À propos

Cadre de la démarche de recherche scientifique

Contexte :

Selon les dernières estimations scientifiques, le taux d’extinction des espèces animales et végétales est particulièrement rapide. Cette perte exceptionnelle de la biodiversité est liée à la combinaison de facteurs interagissant réduisant la capacité d’adaptation et de résilience de nombreuses espèces animales et végétales.

Les multiples facteurs comprennent le changement d’usages des terres, la surexploitation de certaines populations, le changement climatique, les pollutions et le développement d’espèces exotiques envahissantes. La combinaison de ces facteurs interagissant réduit la capacité d’adaptation et de résilience de nombreuses espèces. Rassemblés sous le terme de changements globaux, ils sont multiscalaires et impliquent des analyses combinant des diagnostics locaux à différentes échelles et des scénarios prospectifs.Le changement climatique a la particularité d’être de plus en plus intense et d’amplifier les autres facteurs. Les écosystèmes de zones humides ainsi que les forêts comptent parmi les plus importants puits de carbone, à condition qu’ils soient en bon état de conservation. Dans ce contexte, face à l’urgence, les actions de restauration d’écosystèmes dégradés, la création d’écosystèmes et la protection d’écosystèmes fonctionnels en bon état écologique sont des leviers indispensables, une des solutions fondées sur la nature pour relever les défis de lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité.

Problématique :

Ce contexte amène à poser la problématique suivante : Comment évaluer objectivement l’efficacité des actions de conservation dans un contexte de changements globaux à court, moyen et long terme ?

Hypothèses :

L’hypothèse de recherche posée est que l’état de conservation peut être suivi et analysé par un indice de taux de dégradation mesurable à partir d’indicateurs de diversité fonctionnelle dont l’importance relative est reliée à une meilleure capacité de résilience des écosystèmes.

Cela nécessite ensuite d’aborder la diversité à plusieurs échelles spatiales, globales (national/régional) – locales (sites) et à diverses échelles temporelles (le passé, les horizons projetés proche 2050, moyen 2070, lointain 2100). La France métropolitaine est un laboratoire d’étude à ciel ouvert pour sa grande richesse botanique liée à la diversité de climats, des reliefs et de types de sols, qui en font une zone d’étude à grande diversité de milieux naturels terrestres bien documentés.

Les impacts des changements globaux peuvent être atténués par la restauration et protection des processus naturels en combinant la biologie de la conservation, la modélisation, et l’écologie de la réconciliation. Cette combinaison induit un développement d’une recherche-action qui s’appuie sur les connaissances, les moyens, les méthodes, les démarches scientifiques pour appliquer des actions concrètes à impacts de solutions sur le terrain.

Objectifs :

Pour décrire ces relations complexes entre la société et l’environnement, un cadre possible de raisonnement est de se baser sur le modèle d’analyse dit « DPSIR » (Driver-Pressure-State-Impact-Responses). Datant de 1995, ce modèle est reconnu par l’Agence européenne de l’Environnement.

Il permet de mettre en place une démarche pour décrire les origines, les causes, les conséquences pour expliquer et amener à des actions de terrain.

Cette méthodologie basée sur le Modèle DPSIR est reliée aux objectifs suivants :

  1. Objectif Connaissance : Rassembler des données fiables disponibles sur des pas de temps d’au moins 10 ans via des observatoires participatifs et des suivis pour récolter des données protocolées sur les pressions (P) des changements globaux et l’état des écosystèmes (S), de leurs fonctionnalités et des réseaux écologiques,
  2. Objectif Recherche : Développer des modélisations mécanistiques et corrélatives pour quantifier les impacts (I) actuels sur les groupes d’espèces cibles, anticiper les futurs changements, identifier les zones à enjeux écologiques actuels et futurs pour une stratégie de protection efficace,
  3. Objectif Actions : Par des réponses (R) adaptées de protection, restauration, création (PRC) mettre en place des actions ciblées sur les zones à enjeux de protection des processus naturels anticipant les changements globaux et prenant en compte les acteurs dans le processus des actions (D),
  4. Objectif Evaluer : Mettre en place des indicateurs de résultat sur la surface protégée, le suivi de l’évolution de l’état de conservation des espaces naturels et l’implication des parties prenantes sur les terrains d’action PRC.

Stratégie scientifique nationale

La vision :

Le pôle de recherche-action a pour vision de co-construire avec les acteurs locaux, une expertise de recherche-action sur la mise en place de mosaïques de milieux aquatiques, humides et forestiers dans le contexte des changements globaux.

La mission :

La mission du pôle est de développer des méthodes et actions sur le terrain intégrant les impacts du changement climatique pour protéger, restaurer et créer des réseaux fonctionnels de milieux humides, aquatiques et forestiers.

Valeurs :

Les valeurs du pôle reposent sur les missions scientifiques, techniques mais également sur le capital humain associé qui est la clé fondamentale de performance du pôle. Les valeurs du pôle sont les suivantes :

  • Être dans l’action de protection de la nature à l’interface entre science-société,
  • Précaution scientifique des actions expérimentales de restauration et création de réseaux de milieux naturels,
  • Co-construction et mise en valeur au niveau national des initiatives locales et expertises du terrain des acteurs de la conservation de la nature,
  • Partage des connaissances et expériences pour inspirer le plus grand nombre,
  • Exemplarité sur l’utilisation des ressources publiques pour garantir un impact réel sur le terrain de l’amélioration de l’état de la biodiversité

Objectifs :

Les grands objectifs du pôle « Connaissance-Recherche-Actions-Evaluation » sont déclinés en sous-objectifs à court-moyen et long terme. Ils s’inscrivent dans les orientations nationales : tendre aux 10% de protection forte en France (SNB 2030 objectif 1 cible 2) et restaurer 50 000 ha de zones humides d’ici 2026 (PNMH 4 action 7). Ces objectifs sur les 10 prochaines années seront développés en collaboration et en co-construction avec les acteurs de la conservation de la nature.

Objectifs « Connaissance »

  • Répertorier, mettre en place des indicateurs et des protocoles pour étudier l’état de conservation des petites zones humides, la renaturation des cours d’eau et la régénération naturelle des forêts méditerranéennes – cas d’étude la Plaine des Maures,
  • Création de plateformes d’observatoires participatifs mettant en avant les initiatives locales existantes sur les problématiques étudiées,
  • Développement d’un réseau de placettes de suivis sur les problématiques étudiées,
  • Mise en place et développement d’une base de données protocolées Géonature,
  • Animation, mise en valeur d’un réseau d’observateurs et d’échanges avec des partenaires locaux, régionaux, internationaux et participation au développement de projets de connaissance.

Objectifs « Recherche »

  • Modélisation mécanistique des données naturalistes en lien avec le changement climatique et d’autres facteurs,
  • Modélisation corrélative des réponses des espèces indicatrices face aux changements globaux,
  • La mise en place d’une méthodologie et développement d’un outil d’aide à la décision pour identifier les secteurs à enjeux d’actions au niveau régional et national.

Objectifs « Actions »

  • Mise en place de méthodologie de protection, restauration et création (PRC) des petites zones humides, micro-forêts et tronçons de cours d’eau dénommées « les oasis du changement climatique »,
  • 30 projets de chantiers de protection, restauration et création par an sur les thématiques zones humides, cours d’eau et forêts en région Ile-de-France, dans les régions des réserves naturelles nationales de la SNPN et les autres régions de France dynamiques dans la préservation des petites zones humides,
  • Développer des actions efficaces de cohabitation humains/nature,
  • S’intégrer dans les dynamiques européennes d’actions de restauration de la nature,
  • Mise en place des mosaïques écosystémiques fondées sur la nature à partir des programmes existants, passage d’objet à paysage,
  • Mise en place d’un groupe d’acteurs qui poussent une loi ambitieuse pour la restauration de la nature et une inscription constitutionnelle du devoir des humains de la protéger et la restaurer,
  • Intégrer dans les plans de gestion des réserves les changements globaux.

Objectifs « Evaluation »
La stratégie scientifique est développée suivant une carte stratégique déclinée selon la logique de Kaplan et Norton (2004) suivant les grands axes de perspective suivants : apprentissage organisationnel (O), processus internes (I), Perspective scientifique (S), parties prenantes (P), ressources financières (F). Les objectifs stratégiques de la carte ont été définis selon des objectifs de la démarche de recherche et le Cadre d’auto-évaluation de la fonction publique ou en anglais « Common Assessment Framework » dénommé CAF un référentiel européen issu du modèle de l’excellence opérationnelle et managériale EFQM®. Ces évaluations tous les deux ans amènent à identifier les points forts et les domaines d’améliorations du pôle. Les indicateurs clés de performance (ICP) (en anglais Key Performance Indicator KPI) évaluent l’atteinte des objectifs stratégiques suivants la méthode PDCA (Plan-Do-Check-Act). Une méthode de hiérarchisation des améliorations est proposée afin de guider le pôle sur les priorités d’initiatives à développer.

Organisation du pôle

Le pôle est constitué d’une direction scientifique et de 3 services interconnectés composés d’une équipe transdisciplinaire regroupant des experts
naturalistes, en sciences humaines, et des chercheurs en modélisation et en écologie. Ces services sont également liés et s’appuient sur les équipes scientifiques expertes des Réserves Naturelles Nationales de la SNPN.

Direction scientifique des programmes

La direction scientifique définit les orientations et les programmes de recherche en cohérence avec la stratégie du pôle. Elle coordonne les trois services et veille au bon déroulement de l’ensemble des actions à l’interface entre science et société.

Service Connaissance et gestion des écosystèmes

Ce service regroupe les expertises scientifiques et naturalistes milieux aquatiques/zones humides et milieux forestiers. Les experts apportent leur expertise sur le développement d’indicateurs et de protocoles. Ils récoltent des données protocolées de terrain sur les espèces de faune et flore mais également des mesures de variables environnementales. Ils assurent la conduite des actions de protection, restauration et gestion de milieux naturels.

Service Analyse et modélisation en écologie

Les experts de ce service apportent leur analyses et modélisations statistiques et mécanistiques des relations entre les données environnementales et les suivis naturalistes suivant les problématiques de conservation. Ils contribuent au développement d’outils d’aide à la décision par l’identification des zones à enjeux prioritaires pour l’action. Ils travaillent en collaboration avec une équipe interdisciplinaire et les partenaires de recherche des programmes.

Service Valorisation de la recherche et développement du pôle

Ce service est composé d’experts en évaluation des stratégies et politiques publiques et agit pour renforcer les cadres réglementaires internationaux, européens et français en faveur des milieux aquatiques, des zones humides et des forêts.

Equipe du pôle

Intégrer et anticiper le changement climatique et les autres enjeux environnementaux dans la protection des zones humides, des milieux aquatiques et des forêts de France

Consultez le trombinoscope !

Les financeurs