Protéger le territoire de la Réserve de Camargue
Des menaces et pressions sur la Réserve de Camargue
La Camargue est un territoire sous forte pression anthropique en raison des nombreuses activités qui y sont implantées (élevage, agriculture, riziculture, chasse, pêche, tourisme…). Plusieurs types pollutions en découlent sur les milieux et les espèces de la Réserve de Camargue, notamment des apports d’engrais et de produits phytosanitaires dans les étangs et marais.
Les espèces exotiques envahissantes représentent également une menace importante pour les espèces endémiques des lieux et imposent une stratégie de gestion particulièrement complexe.
De plus, la menace du changement climatique est bien présente, dont les effets se font déjà sentir sur le territoire camarguais plus particulièrement :
- Augmentation du niveau marin,
- Baisse des apports d’eau douce,
- Périodes de forte sécheresse plus fréquentes,
- Induisant notamment l’augmentation de la salinité des milieux.
La réglementation applicable sur la Réserve
Pallier aux menaces
La gestion actuelle de la Réserve naturelle de Camargue vise à favoriser l’expression de toutes les communautés animales et végétales qui se succèdent au cours des saisons dans un contexte de forte irrégularité climatique. Une tâche délicate dans un delta très artificialisé, endigué et dominé par les activités économiques. Le statut de protection intégrale de la Réserve permet de limiter au mieux les impacts anthropiques, notamment avec l’aide de nos agents assermentés qui veillent au respect de la réglementation en vigueur.
Depuis son classement officiel en Réserve naturelle le 24 avril 1975, une réglementation stricte est appliquée sur le site. Elle est décrite dans l’arrêté de création de la Réserve, qui définit la protection de la nature comme mission prioritaire, et fixe les modalités de son application
Objectifs de la règlementation
- éviter toute perturbation, dégradation ou pollution de ce milieu unique et fragile ;
- empêcher le dérangement de la faune et flore sauvage en préservant la quiétude des lieux.
Pour atteindre ces objectifs, l’accès est interdit au public sur l’ensemble du territoire de la Réserve, sauf :
– à pied ou à vélo sur la portion de digue à la mer traversant la Réserve et la plage de la Réserve hors dunes,
– en visite guidée sur le site de Salin de Badon.
Surveillance de la Réserve et police de l’environnement
Garde-technicien de la Réserve de Camargue en surveillance sur le terrain
Pour faire respecter le règlement strict de la Réserve de Camargue, des agents de terrain ayant été commissionnés et assermentés pour rechercher et constater des infractions, réalisent régulièrement (soir et week-end compris) des tours de garde sur le territoire délimité de la Réserve et parfois au-delà.
Dans le cadre de leurs missions, les gardes assermentés de la Réserve ont également un rôle de prévention, de dissuasion et de sécurité. De ce fait, ils sont complémentaires aux services de la gendarmerie, de la police nationale et municipale, avec lesquels ils collaborent étroitement, et peuvent les informer de tout ce qui n’est pas de leurs compétences.
Chaque début de semaine, les gardes de la Réserve de Camargue se réunissent pour faire un bilan des infractions commises sur la Réserve et également des points de vigilance observés sur le terrain. Des carnets recensent plusieurs années de rapports de surveillance de terrain et permettent d’observer une évolution à la baisse du nombre d’infraction au règlement de la Réserve ces dernières années.
Autres mesures de protection pour le territoire de la Réserve de Camargue
Site classé (1942)
Site inscrit (1963)
Diplôme du Conseil de l’Europe (1966) : diplôme qui honore les réalisations les plus prestigieuses dans le domaine de la conservation de la nature, la Réserve de Camargue fut la première à recevoir cette distinction.
Réserve de Biosphère (1975) : attribué par le Conseil international de coordination du programme MAB (Programme sur l’Homme et la biosphère)de l’UNESCO
Site RAMSAR (1986) : reconnue comme zone humide d’importance mondiale selon la convention de Ramsar.
Zone Naturelle d’Intérêt Faunistique et Floristique (ZNIEFF)
Site Nature 2000 et Zone de Protection Spéciale (ZPS)