Protéger le territoire de la
Réserve de la plaine des Maures
Site sensible dans un contexte de changement climatique, la Réserve naturelle nationale de la plaine des Maures est un territoire marqué par les incendies et ses conséquences. La priorité de la Société nationale de protection de la nature, gestionnaire de la réserve depuis 2022, est d’assurer sa protection. Si les risques d’incendies et de sécheresse sont les plus prégnants, la lutte contre la pollution, l’artificialisation et la bétonisation des sols ainsi que la prolifération d’espèces invasives sont aussi des dangers dont il faut préserver ce lieu de biodiversité unique en Provence.
Préserver la plaine des Maures
Un impératif rendu difficile dans un contexte de changement climatique.
La plaine des Maures, joyau de nature dans le sud de la France, abrite un écosystème unique et fragile qui demande une protection sans faille. Son statut de réserve naturelle la place au cœur des préoccupations environnementales, avec la sécheresse et les incendies représentant la principale menace pour son équilibre.
Les périodes de sécheresse prolongée créent des conditions idéales pour les incendies, mettant en danger la biodiversité de la région. La faune, incapable de fuir assez rapidement, subit des pertes massives. Les populations de cerfs, sangliers, oiseaux et de tortues d’Hermann sont gravement touchées, mettant en péril l’équilibre écologique de la région. Pour cette dernière espèce, les feux sont particulièrement néfastes. Ils détruisent les zones de nidification, exposant les œufs vulnérables à des températures extrêmes et réduisant les chances de survie des jeunes tortues. La disparition des Tortues d’Hermann aurait des répercussions profondes sur l’écosystème. Ces reptiles jouent un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre écologique en contrôlant les populations d’insectes et en contribuant à la dispersion des graines. La protection de leur habitat est une priorité absolue pour garantir la pérennité de cette espèce emblématique, au rôle écologique crucial.
Le mégafeu de l’été 2021
Un bouleversement dans la gestion et la protection de la réserve.
La fierté de toute une région, parcourue de sentiers et bénéficiant d’une naturalité unique et sauvage, dans une géologie singulière, s’est retrouvée dévastée par les flammes. Les conséquences de l’incendie sont extrêmement graves : 2 victimes humaines sont à déplorer, ainsi que de nombreux blessés. Des maisons, des biens matériels, des paysages de forêt, de plaines et de maquis, des centaines de tortues d’Hermann, des reptiles et amphibiens, des chauves-souris, des oiseaux, des milliers d’insectes et de plantes protégées autant rares que fragiles et des centaines d’hectares d’écosystèmes sont perdus.
Alors que les écosystèmes méditerranéens s’adaptent souvent aux incendies, ce contexte hors norme du réchauffement climatique crée des mégafeux d’une intensité telle qu’ils modifient l’écosystème lui-même.
Repartir à zéro et travailler à la restauration
De la forêt de la plaine des Maures.
Jamais les acteurs de ce territoire n’imaginaient devoir faire de la restauration à si grande échelle dans une réserve qui paraissait être un sanctuaire de vie et de nature. Les incendies ont tout remis à zéro, au propre comme au figuré, car la gestion de ce territoire espace ne peut dans un premier temps être dévolue qu’à un plan de sauvegarde et de restauration écologique.
Cette tache a été attribuée durant l’été 2022 à la Société nationale de protection de la nature pour un mandat de 5 ans. À inventer avec l’aide de tous, en prenant en compte la nouvelle donne climatique.
Depuis, la forêt est en cours de régénération naturelle. Il est indispensable de suivre son évolution pour mieux comprendre la résilience de cet écosystème. Il s’agit aussi de protéger ces secteurs de pressions diverses et d’appliquer une gestion écologique permettant de favoriser les dynamiques naturelles.
Dans ce contexte, la SNPN, gestionnaire de la Réserve naturelle nationale de la plaine des Maures, a mis en place un programme de suivis d’études expérimentales d’actions de gestion pour favoriser la régénération naturelle post incendie.
Ce projet permet de combler un manque d’information scientifique sur le cumul des pressions anthropiques post-incendie, notamment la compétition entre les espèces végétales locales et les espèces végétales exotiques envahissantes. Les résultats vont permettre de renforcer le dispositif de surveillance et de lutte contre les incendies par des tests expérimentaux de gestion écologique.
L’idée est également de développer un observatoire sur la régénération naturelle et la libre-évolution des forêts avec la création d’un sentier pédagogique tout public sur les formidables capacités de la nature à se régénérer et sur l’intérêt de le quantifier par les suivis scientifiques.
l’opération Aux Arbres Citoyens
Dans cette optique, la Société nationale de protection de la nature a porté un projet lors de l’opération Aux Arbres Citoyens organisée par France Télévisions et France Nature Environnement. Il a été choisi par le comité de sélection de l’opération, permettant d’aider à son financement.
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