Présentation
Réserve naturelle nationale de la plaine des Maures
Histoire de la Réserve naturelle de la plaine des Maures
Un siècle de protection : l’épopée qui a abouti à la Réserve Naturelle
Dès 1923, à l’occasion du tout premier Congrès international de la protection de la nature à Paris, une motion proposait de créer une réserve de protection dédiée à la tortue d’Hermann, déjà menacée par les incendies et la collecte par des humains. Il faudra attendre les années 1990 et le projet d’implantation d’un centre d’essai de pneumatiques en plein cœur de la plaine des Maures pour relancer le processus de création d’une réserve naturelle.
L’acquisition par la société Michelin de 973 ha de terrains en zone naturelle pousse le monde scientifique et associatif à intervenir. Une mobilisation jusqu’au niveau européen conduit l’État à proposer une solution alternative à la société privée, qui accepte de s’implanter sur un autre site. Les terrains deviennent alors la propriété du Conservatoire du littoral qui, pour l’occasion, modifie son statut afin d’inclure dans son périmètre de compétence les rivages lacustres.
Après plusieurs années de procédures de concertation menées par la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) et d’ajustement du périmètre, le décret n°2009-754 du 23 juin 2009 portant création de la RNNPM est publié au Journal officiel le jour suivant. Signé conjointement par les ministres de l’Écologie et de la Défense, il fixe la réglementation applicable sur la RNNPM.
Le Congrès international de la Protection de la nature à Paris fait part de la nécessité de créer une réserve de protection dédiée à la tortue d’Hermann, déjà menacée par les incendies et la collecte par des humains.
L’idée de la création d’une réserve naturelle dans la plaine des Maures est formulée par le Comité permanent de la Convention de Berne sous forme d’une recommandation (n°26) : « le Comité permanent de la Convention (…) recommande que le gouvernement de la France : protège, en faisant une réserve naturelle, l’habitat de Testudo hermanni hermanni dans le massif et la plaine des Maures, qui serait ainsi définitivement préservé des dangers liés à des opérations d’aménagements »
En parallèle, la Société nationale de protection de la nature (SNPN) exprime ses craintes concernant le projet du groupe Michelin d’installer une piste d’essai pour pneumatiques dans la partie centrale de la plaine des Maures.1 Une mobilisation jusqu’au niveau européen conduit l’État à proposer une solution alternative à la société privée, qui accepte de s’implanter sur un autre site. Les terrains deviennent alors la propriété du Conservatoire du littoral qui, pour l’occasion, modifie son statut afin d’inclure dans son périmètre de compétence les rivages lacustres.
La mise en place du projet d’intérêt général (PIG) permet le lancement du projet de réserve sur 4041 ha. Le PIG couvre une surface totale de 18000 ha et concerne 7 communes ; la conservation des écosystèmes peut ainsi être rapidement prise en compte dans les plans d’occupation des sols (POS), en attendant des mesures de protection pérennes.
Création du Comité de pilotage commun à Natura 2000, à la ZPS, à la réserve naturelle, aux sites loi 1930 et à l’arrêté de biotope. L’Office national des forêts (ONF) est désigné comme opérateur local chargé de la conduite de l’ensemble des travaux : groupes de travail, compléments d’inventaires, constitution des documents, etc.
Le projet de réserve naturelle de la plaine des Maures est présenté au Conseil national de protection de la nature (CNPN) qui se prononce « unanimement favorable ».
Classement de la plaine des Maures en réserve naturelle nationale par le décret n° 2009-754 du 23 juin 2009. Il s’agit de la première réserve du département du Var.
Lors d’un mois d’août, une grande partie du territoire de la RNN est affectée par de très importants incendies. Ce désastre met à mal la faune et la flore de la plaine des Maures, en particulier la tortue d’Hermann très vulnérable à ce type de catastrophes naturelles.
Le préfet du Var confie à la SNPN la gestion de la réserve naturelle nationale de la plaine des Maures.
Une richesse écologique exceptionnelle
et un écrin de biodiversité à préserver
La RNNPM a été créée pour protéger une richesse écologique exceptionnelle en France métropolitaine. En l’état des inventaires, on dénombre pas moins de 30 habitats, dont 11 habitats d’intérêt communautaire et 3 prioritaires au titre de la Directive habitats. Cette mosaïque de milieux, composée notamment de suberaies xérophiles (suberaies éparses avec landes et maquis), de suberaies mésophiles (piémont forestier des Maures et vieux peuplements), de cours d’eau permanents et de ripisylves, de dalles rocheuses de grès permien, de mares et ruisseaux temporaires et de pelouses xérophiles, abrite : 58 espèces floristiques protégées, dont certaines endémiques ; 183 espèces faunistiques protégées, dont l’emblématique tortue d’Hermann.
Pour autant, ce n’est pas un espace isolé. L’homme y vit, y travaille et s’y détend. Agriculture (viticulture essentiellement), exploitation forestière, défense des forêts contre les incendies (DFCI), chasse, pêche, activités de pleine nature, habitats diffus, installation de stockage de déchets du Balançan, golf de Vidauban, circuit automobile du Luc, base de l’Aviation légère de l’Armée de Terre… sont autant d’activités anthropiques situées dans le périmètre de la Réserve ou à proximité immédiate et qu’il est nécessaire d’encadrer afin de concilier enjeux socio-économiques et enjeux environnementaux.
Etendue du territoire de la Réserve de la plaine des Maures.