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Le suivi des oiseaux d’eau de la Réserve naturelle nationale de Camargue, débuté en août 1988, permet de suivre l’évolution des populations sur l’hydrosystème Vaccarès. Il est essentiel pour la Réserve, puisque la Camargue – et le territoire de la Réserve – est un quartier d’hivernage très important pour les oiseaux d’eau.

Un décompte est réalisé une fois par mois, sur l’ensemble de la Réserve. Le territoire est divisé en secteurs, répartis entre les compteurs qui parcourent (en bateau, à pied…) les secteurs et notent le nombre d’individus par espèce.

Ce suivi implique des marges d’erreur en raison des biais du compteur, des conditions météorologiques du jour de comptage, etc. Il permet cependant de percevoir les grandes tendances d’évolution du cortège d’oiseaux d’eaux sur le temps long. Ces tendances peuvent être difficiles à expliquer avec certitude : certaines sont cohérentes avec des échelles plus larges (régionale, nationale ou à l’échelle de l’aire de répartition de l’espèce), mais pas toutes. Elles peuvent résulter d’un grand nombre de facteurs d’influence : changement climatique, élévation du niveau marin, salinisation, mais également de l’impact de changements socio-économiques sur la gestion hydraulique du delta.

 

 

 

 

 

 

Ainsi, on observe des tendances plutôt favorables pour certaines espèces, comme le Flamant rose, tandis que d’autres sont à la baisse avec des explications multifactorielles, comme le Grèbe à cou noir.

Les données obtenues grâce au suivi sont ensuite saisies, analysées et diffusées à différentes échelles pour alimenter des travaux de recherche et informer les politiques de conservation à différentes échelles (nationales, internationales, etc.)

Carte des différents secteurs

 

Le comptage du mois de janvier

Le comptage du mois de janvier s’inscrit dans un cadre plus large, celui du Wetlands international, recensement international annuel des populations hivernantes d’oiseaux d’eau sur les zones humides. A la mi-janvier, des milliers d’observateurs recensent les oiseaux d’eau sur des milliers de zones humides. Ce comptage se veut simultané dans cinq régions géographiques (Afrique-Eurasie, Asie-Pacifique, Caraïbes, Amérique centrale et Néotropique).

L’analyse des données collectées sur le long terme permet d’estimer les tailles des populations et d’évaluer leurs tendances, autant d’informations indispensables à l’évaluation du statut des espèces. Au niveau international, ces données permettent d’évaluer les tailles des populations biogéographiques et les seuils d’importance internationale pour chaque espèce.

Ainsi, certains sites atteignent ou dépassent des seuils numériques définis par la convention de Ramsar qui qualifient l’importance internationale des zones humides (les effectifs dénombrés d’au moins une espèce y atteignent ou dépassent 1 % de la population biogéographique estimée). Par ailleurs, certains sites hébergent plus de 20 000 oiseaux d’eau chaque année, ce qui leur confère également une importance internationale. C’est le cas de la Réserve de Camargue qui accueille chaque année plus de 20 000 oiseaux d’eau et a une importance internationale pour plusieurs espèces (en 2024 par exemple, les effectifs de 4 espèces dépassaient le seuil des 1 % de la population biogéographique estimée).

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