Nos attentes pour 2021 : Rehausser le niveau d’ambition et sortir des contradictions

2020 a été une année particulière, aussi bien pour nous, humains, que pour l’ensemble des espèces. La Covid-19, qu’on ne présente plus, a chamboulé nos habitudes. Même si son émergence et sa diffusion pandémique sont largement de la responsabilité des humains, ce virus a révélé la démesure de nos modes d’exister au sein de l’écosphère. De façon symptomatique, les difficultés humaines, que nous déplorons, ont permis aux autres qu’humains de respirer un peu, un tout petit peu… Le confinement des humains a permis un déconfinement bref et relatif pour les autres êtres vivants. La diminution de l’émission de gaz à effet de serre a favorisé une atmosphère plus vivable pour tous, le temps d’un instant.

Que faut-il attendre en 2021 ?

La crise sanitaire n’est pas terminée. Le vaccin pourrait permettre un retour à la normale mais l’humanité a-t-elle vraiment retenue la leçon ?  Nous devons transformer radicalement nos systèmes socio-écologiques vers davantage de résistance et de résilience, en redonnant plus de place au sauvage. Pour autant la résignation et la désespérance ne sont pas à notre programme et nous continuons, avec votre soutien, à œuvrer pour construire cette trajectoire différente des relations entre les humains et le reste de l’écosphère que nous souhaitons voir émerger.

À cet égard plusieurs jalons sont importants en 2021. En voici quelques exemples.

  • D’abord la nouvelle Stratégie des aires protégées va être proclamée en janvier. Son niveau d’ambition progresse mais il reste loin du compte, et les moyens sont singulièrement absents. Nous nous investirons dans la définition du plan d’action et ne manquerons pas de pointer le paradoxe insupportable entre l’urgence constatée sur le terrain, l’affichage politico-médiatique et la réalité des arbitrages et des moyens.
  • Ensuite la Stratégie nationale pour la biodiversité va être élaborée. Nous veillerons à ce qu’elle puise ses orientations dans le « Livre blanc pour la biodiversité » que nous avons co-écrit avec 13 partenaires associatifs. Là encore de vraies ambitions doivent s’exprimer, et des moyens conséquents doivent être déployés, si l’on veut, enfin, obtenir des résultats significatifs.
  • Enfin il est crucial que des réintroductions de remplacement compensent les trois ours tués volontairement par des humains dans les Pyrénées.

 Pour finir, la proposition absurde d’un référendum pour modifier l’article 1 de la Constitution et y introduire la protection de la biodiversité s’annonce comme un coup politico-médiatique. Aucun progrès juridique n’en est à espérer. L’urgence de la crise écologique mérite tout de même un peu plus de considération de la part des plus hautes autorités de l’État.

À chaque fois, il est indispensable que l’État rehausse ses ambitions et sorte de ses propres contradictions.

Sur ces sujets comme sur bien d’autres, nous comptons sur votre mobilisation et votre soutien ! La détermination des équipes et des administratrices et administrateurs de la SNPN à faire progresser nos valeurs est totale !

En leur nom, je souhaite à chacun de vous et à la nature une année 2021 bien meilleure que celles qui ont précédées.

Rémi Luglia, président