Evaluer l’impact du ragondin et du rat musqué sur la roselière 

Un constat : une roselière en déclin

Les roselières à Roseau commun – Phragmites australis du lac de Grand-Lieu ont perdu leur dynamique positive et font partie depuis une vingtaine d’années des habitats en déclin à Grand-Lieu. L’abroutissement des roseaux, en grande partie par les ragondins Myocastor coypus et dans une moindre mesure par les rats musqués Ondatra zibethicus, est largement mis en cause. 

Un protocole expérimental avec exclos

Une première expérimentation, avec la mise en place d’exclos grillagés afin de soustraire la végétation à la pression des rongeurs, avait été menée par le gestionnaire de la Réserve naturelle régionale. Afin de consolider leurs premiers résultats encourageants et de tester l’effet du piégeage des ragondins et des rats musqués, la SNPN a étendu cette expérimentation à la Réserve naturelle nationale.

12 exclos grillagés ont été installés entre 2019 et 2021 dans la Réserve naturelle nationale sur divers secteurs de roselière boisée (flottante nommée levis, inondable, soumise ou non à une forte pression de piégeage), envahis par la Jussie à grandes fleurs Ludwigia grandiflora ou mixte avec la Baldingère faux-roseau Phalaris arundinacea.

  • 8 exclos de 6,25 m2 en 2019
  • 2 exclos de 6,25 m2 avec réimplantation de rhizome de roseaux en 2020
  • 2 grands exclos de 100 m² en 2021

La végétation de ces exclos et leurs parcelles témoins proches font l’objet d’un suivi annuel à l’automne.

Le nombre de tiges de roseaux vertes ou en fleur de l’année, le nombre de tiges sèches de l’année précédente, le diamètre des roseaux à 80 cm, le taux de recouvrement de la végétation au sol et la diversité floristique sont autant de relevés permettant d’estimer le développement de la roselière.

Suivi de la roselière à proximité de la Douve du Large

Les premiers résultats

Alors que les résultats sont en cours d’analyse, nous constatons d’ores et déjà un net écart positif de croissance de la roselière dans la plupart des exclos. La densité et la hauteur des roseaux sont supérieures dans ces parcelles non soumises au broutage. Cette densité importante de roseau limite quant à elle la diversité floristique et par-là même la prolifération de la Jussie à grandes fleurs Ludwigia grandiflora.

D’autres facteurs restent toutefois à considérer dans le processus de déclin de la roselière : la qualité de l’eau, la gestion des niveaux d’eau et le possible vieillissement de la population de roseaux du lac.

 

 

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