Webinaire : Qui veut la peau des écolos ?
Texte : François Moutou Texte initialement publié dans Le Courrier de la Nature n° 333, mars-avril 2022 Les Journalistes écrivains pour la nature et l’écologie (JNE) organisent régulièrement des débats et des discussions sur des sujets d’actualité. Le 8 février 2022, un webinaire était ainsi organisé sur le thème : « qui veut la peau des écolos ? ». Autour de l’animatrice Suzanne Körösi, membre du conseil d’administration des JNE, quatre intervenants avaient été conviés. Danièle Boone et Marc Giraud, tous deux membres des JNE, auteurs du livre Qui veut la peau des écolos ? Enquête sur les dessous de l’écolobashing paru fin 2021 ; Hervé Kempf, fondateur et directeur de la publication en ligne Reporterre ; Inès Leraud journaliste, autrice de la bande dessinée Les algues vertes, l’histoire interdite parue en 2019 (cf. n° 324, p. 49). Particulièrement informés, voire exposés, les quatre intervenants avaient, chacun, une réelle expérience sur ce thème. Selon Marc Giraud, l’ouvrage répondait à une commande de leur éditeur. Beaucoup a déjà été écrit dans la presse sur ce thème, mais il n’en existait pas encore de synthèse facilement accessible. Le néologisme « écolobashing » qui donne son sous-titre à l’ouvrage a été conçu en réaction à la création d’« agribashing », autre néologisme largement utilisé par la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) pour faire référence à un soi-disant dénigrement systématique du secteur agricole. Le bien-fondé de cette curieuse notion est discuté au sein même du monde paysan. Inversement, l’industrialisation et l’intensification à outrance de l’agriculture, avec un apport massif de chimie et d’hydrocarbures, peuvent être critiquées et remises en question ; mais c’est tout autre chose. « Écolobashing » fait contrepoids à ce mauvais usage d’« agribashing ». La loi du silence ? Inès Léraud a ensuite présenté le cheminement ayant conduit à la BD. Arrivée en Bretagne en 2015 en tant que journaliste spécialisée en santé et environnement, elle découvrit la question des algues vertes et s’y intéressa. Lors d’une discussion téléphonique sur ce sujet, les pesticides et les pollutions en général, elle fut surprise par le ton devenu menaçant du directeur de la communication de la préfecture des Côtes-d’Armor. Puis elle […]
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