RNN Camargue : Pourquoi y a-t-il des filets de pêche dans l’étang du Vaccarès ?

La pêche professionnelle est exercée dans tous les milieux aquatiques du delta de Camargue : fleuve, mer, étangs, marais et lagunes. Les pêcheurs professionnels sont répartis en deux groupes.

Le premier groupe représente les pêcheurs en eau douce, qui pratiquent surtout sur le domaine public fluvial du Rhône, ainsi que dans l’étang du Vaccarès (dans le cas où ils sont affiliés à la MSA ). Le second groupe concerne les inscrits maritimes (ENIM) qui pêchent en mer, sur la zone littorale, dans la partie maritime du Rhône, dans les étangs de l’Impérial, de Consécanière et dans d’autres étangs de Camargue. Certains inscrits maritimes pêchent également dans les étangs centraux de Camargue, en particulier l’étang du Vaccarès.

La pêche est pratiquée dans la majorité des plans d’eau du delta, y compris dans l’étang du Vaccarès, à l’extérieur des limites de la Réserve naturelle nationale de Camargue.

L’arrêté ministériel de création de la Réserve Naturelle Nationale de Camargue interdit la pêche sur la totalité de la réserve.

Sur l’étang du Vaccarès 8 pêcheurs louent la pêche sur des parcelles privées en bordure de la réserve (carte ci-dessous).

La technique la plus courante est la pêche à l’aide de «trabaques» ou capéchades. Ils capturent surtout des anguilles et l’athérine (appelée joël en Camargue). Mais les espèces euryhalines (comme les muges) ou marines (comme les loups, daurades et soles) sont également prises dans des filets. Ce sont souvent des juvéniles de l’année, nés en mer et venus pour grandir dans les lagunes qui sont des nurseries. Les capéchades ou trabaques sont constituées d’un filet rectiligne nommé paradière, qui guide les poissons vers une enceinte en filet (le tour) munie de trois verveux (ou enfiles) qui sont des nasses. L’ensemble est fixé au fond par des pieux ou par des systèmes d’ancres et de lests. Plusieurs unités de base (paradières, tours et verveux) peuvent être associées pour constituer des ensembles appelés doublis, triangle, tête, etc., ou constituer un barrage. Les capéchades sont presque exclusivement utilisées en étang pour cibler l’anguille et d’autres espèces comme la dorade royale, le loup (bar européen) et l’athérine.

La SNPN réalise chaque année des pêches scientifiques sur le terrain pour répondre à trois objectifs :

  •  l’évolution de la composition spécifique du peuplement de poissons du Vaccarès
  •  l’évolution quantitative d’espèces cibles (l’anguille et l’athérine)
  • l’évolution quantitative du peuplement de poissons du Vaccarès.

 

Explication du fonctionnement des capéchades :

Elles sont composées d’une paradière (filet droit qui sert à bloquer et guider le poisson vers le fond du piège) et de filets verveux (enchaînement de pièges qui empêche le retour des poissons), posés au fond de l’eau. Elles sont remontées toutes les 24 h à 48 h par les pêcheurs. Le tour / la flèche : salle ronde, entourée de filet, à l’extrémité de la paradière. Trois enchaînements de verveux partent de la flèche. Il peut y en avoir à une seule extrémité de la paradière (capéchade simple), ou aux deux extrémités (capéchade doubles).

Période : Toute l’année sauf juillet et août. Cible
principale : Anguilles (Anguilla anguilla) Cible
secondaire : soles (Solea sp.), daurades (Sparus aurata), loups (Dicentrarchus labrax), muges (Mugilidae spp.).

Figure : Schéma du fonctionnement d’une capétchade /verveux (Bouchereau et al 1989) (Les flèches indiquent la direction des poissons)

Légende : filets vus du ciel. Silke Befeld – SNPN-RNN Camargue

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