N°335
Le Courrier de la Nature n° 335 – Novembre – Décembre 2022
À partir de : 10,00 €
Ce nouveau numéro du Courrier de la Nature vous invite en voyage à la découverte de la faune et de la flore sur l’île Amsterdam en Terres australes et antarctiques françaises. Vous y découvrirez également les nombreuses espèces qui se cachent derrière l’appellation « antilope ». Que faire après un incendie de forêt ? Le « point de vue » de ce numéro offre des éléments de réponse avec l’exemple de la Réserve naturelle nationale de la plaine des Maures. De nombreuses actualités enrichissent son sommaire, ainsi qu’un regard artistique sur la luxuriance de la nature et de nouvelles propositions de lecture. Nous vous souhaitons un bon voyage…
Édito
Accompagner la résilience des forêts
L’ émission évènement de France Télévision en partenariat avec France Inter et France nature environnement (FNE) « Aux arbres Citoyens » s’est déroulée le 8 novembre dernier. Sa fonction était de recueillir des dons en faveur de la forêt, en cherchant à mobiliser le public le moins averti par une communication très simple. Les projets proposés, qui seront sélectionnés par un comité d’experts piloté par FNE, doivent s’inscrire dans au moins un des quatre axes suivants :
- Accompagner la gestion des forêts en s’appuyant sur les dynamiques naturelles. Objectif : conduire des peuplements déstabilisés ou déséquilibrés vers des structures plus résilientes.
- Acheter des forêts pour permettre leur libre évolution. Objectif : assurer à long terme la libre évolution, sans intervention sylvicole, de peuplements forestiers.
- Restaurer et préserver des écosystèmes associés aux milieux forestiers. Objectif : maintenir ou augmenter la diversité des forêts pour favoriser leur résilience face aux aléas.
- Sensibiliser un large public à la protection des écosystèmes forestiers. Objectif : améliorer les connaissances du grand public sur les forêts et faire de chaque usager de la forêt un acteur de sa protection.
Le projet de la SNPN « Faire renaître la forêt de la plaine des Maures » s’inscrit dans plusieurs de ces axes. La Réserve naturelle nationale de la plaine des Maures (RNNPM) a connu dans son histoire récente plusieurs incendies, dont le dernier, le 16 août 2021, a traversé son territoire de part en part. En raison même de sa rapidité et de sa progression saltatoire, il a par chance épargné quelques zones devenues de vraies poches de résilience. La SNPN a repris la gestion de la RNNPM en août 2022 et a fondé son projet sur le ressort naturel du processus de régénération et d’un accompagnement citoyen participatif en plus du suivi scientifique.
La résilience écologique désigne la capacité d’un système vivant à retrouver ou conserver un état d’équilibre dynamique après une phase d’instabilité due à une perturbation. Raisonner dans une logique de système est différent de raisonner en termes de cause à effet. Planter des arbres dans une réserve comme la RNNPM pour reconstituer un couvert végétal serait contre-productif. Tablons sur le fait que nous n’avons pas encore franchi le seuil qui ne permettrait plus à l’écosystème de retrouver spontanément un équilibre favorable offrant une biodiversité comparable à ce qu’elle était précédemment. Accompagnons le processus de résilience…
Pascal Carlier, administrateur de la SNPN
Échos-Actualités
Quelles études sont menées pour observer les effets d’actions humaines sur la biodiversité ? Les études sur le terrain permettent d’en mesurer les impacts, telle que l’étude sur l’impact des éoliennes sur la biodiversité (p. 10 à 11) ou celle de l’effet des pesticides néonicotinoïdes sur les moineaux (p. 18 à 21). Comment la biodiversité est-elle préservée ou observée par l’homme ? L’association Te mana o te moana en Polynésie oeuvre depuis 18 ans pour la préservation des tortues marines (p. 12 à 15). Par ailleurs, l’Agence régionale de la biodiversité d’Île-de-France et ses partenaires ont observé 45 cimetières depuis 2020 pour analyser leur potentialité d’accueil de la faune et de la flore (p. 8 à 9). Enfin, malgré les capacités d’observations et d’études actuelles, des décisions d’abattages montrent qu’il y a encore de grands progrès à faire dans la résolution précoce des crises sanitaires (p. 16 à 17).
Vie SNPN
Colloque international « Les mares, un patrimoine naturel construit, un patrimoine culturel négligé »
Favoriser le patrimare
Rémi Luglia, président de la SNPN
Grand-Lieu
Bilan des nutriments sur le lac
Jean-Marc Gillier
Camargue
La SNPN lance un plan de sauvegarde de l’étang du Vaccarès
Gaël Hemery, Luc Belenguier et Elodie Stamm
Dossiers
Qu’est-ce qu’une antilope ?
Une même appellation pour une diversité d’espèces
Texte et photo : François Moutou, administrateur de la SNPN
En zoologie, certains termes bien connus ne semblent pas si simples à définir pour autant. En fait il s’agit régulièrement de mots communs et volontiers utilisés en dehors de tout cadre biologique, l’un expliquant sans doute l’autre. C’est le cas pour « antilope ». Voici donc quelques éléments pour se faire une idée du champ couvert par ce terme et donc des espèces de mammifères ruminants possiblement concernées.
L’île Amsterdam des Terres australes
Une faune et une flore à la croisée des origines
Texte et photos :
Quentin d’Orchymont, ornithologue, chargé de l’état des lieux des populations d’oiseaux et d’otaries, Réserve nationale naturelle des Terres australes, quentin.dorchymont@laposte.net
Flavien Saboureau, botaniste, chargé de la restauration des populations de Phylica arborea, Réserve nationale naturelle des Terres australes, saboureau.flavien@gmail.com
Isolée au sud de l’océan Indien, l’île Amsterdam fait partie de la Réserve nationale naturelle des Terres australes françaises, créée en 2006 puis étendue sur sa partie marine en 2016 et en 2022. Couvrant une superficie d’environ 1 662 000 km², soit la totalité des terres émergées et des espaces maritimes sous juridiction française (eaux territoriales et Zone économique exclusive, ZEE), cette réserve est à ce jour la plus grande réserve naturelle de France et la deuxième plus grande aire marine protégée au monde. Depuis 2019, le périmètre de la réserve naturelle est également inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Chaque année, des scientifiques et des techniciens de l’environnement sont détachés sur les districts pour l’acquisition de données et la mise en oeuvre des actions de gestion, contribuant ainsi à l’amélioration des connaissances et à la préservation de l’état écologique de ce territoire exceptionnel.
Point de vue
Incendie de la plaine des Maures : bilan et perspectives
Texte et photos : Marc Cheylan, président du Conseil scientifique de la Réserve naturelle nationale de la plaine des Maures
L’incendie d’août 2021 dans la plaine des Maures a suscité de nombreuses réactions : retrait de la gestion de la réserve par le département du Var, critiques à l’encontre de sa gestion, propositions d’intervention sur le milieu naturel plus ou moins farfelues. Un an après le feu, il est bon de faire la part des choses et d’évaluer quelles sont les conséquences attendues de cet incendie sur les richesses biologiques de la réserve naturelle.
Art
Michaël Cailloux
Nathalie Béreau