Positionnement de la SNPN sur les visons d’élevage et la Covid-19
Au printemps 2020 les premiers élevages de visons sont diagnostiqués positifs au coronavirus aux Pays-Bas, certainement contaminés par les humains qui s’en occupent. Il existe alors dans ce pays 127 fermes d’élevage de visons, avec plus de 2 millions d’animaux, pour la production de fourrure. Le pays avait prévu de les fermer d’ici 2024 pour des raisons de bien-être animal et à la demande des mouvements « animalistes » néerlandais. Ce processus est donc accéléré.
Vison américain versus vison européen : quelles différences ?
Les visons de fermes d’élevage affichent une réelle sensibilité au coronavirus. Mi-novembre, des fermes dans sept pays sont déjà concernés par le virus : Danemark, Espagne, Etats-Unis, Italie, Pays-Bas, Suède et Grèce. Les visons d’élevage sont de l’espèce Mustela vison (ou Neovison vison), le vison américain, petits mammifères carnivores semi-aquatiques à la belle fourrure, de la famille des mustélidés. Ils sont proches des furets (Mustela furo), forme domestique du putois européen (M. putorius). Le furet est un animal de compagnie mais peut aussi être utilisé au laboratoire car, sensible aux virus respiratoires humains comme les virus de la grippe, il permet de tester certains traitements. La sensibilité du vison n’est donc pas complètement surprenante. Le vison américain ne doit pas être confondu avec le vison européen (M. lutreola) en danger critique d’extinction. Les dernières populations françaises sont justement menacées par la concurrence exercée par l’espèce américaine. En effet il y a eu des échappés de captivité qui ont fait souche mais aussi des libérations en nature à partir des fermes d’élevage, parfois par des associations de protection animale. On peut aussi en acheter comme animal de compagnie en ligne malgré son statut d’espèce « susceptible d’occasionner des dégâts ».
La détention en cage favorise l’augmentation rapide du nombre de cas
L’explosion des cas chez les visons peut s’expliquer par la réceptivité générique des mustélidés associée aux conditions de détention en cage, très éloignées des besoins naturels de cette espèce essentiellement solitaire et amphibie. La concentration de plusieurs milliers d’individus sur de petites surfaces peut expliquer la sensibilité des animaux captifs en baissant leur immunité. Cela peut se traduire par une grande multiplication et donc par une importante diffusion virale, avec quelques cas humains recensés en retour.
Quelle est la situation en France ?
En France il existe encore quatre fermes d’élevages de visons. Ils devraient fermer d’ici l’année 2025 (ministre de la transition écologique, annonce du 29 septembre 2020). Le 22 novembre, le gouvernement français annonce que l’un des quatre élevages de visons américains nationaux a été diagnostiqué positif. Tous les animaux sont ou seront rapidement abattus.
La SNPN souhaite la fermeture des élevages dans le pays
Dans ce contexte la SNPN confirme l’intérêt de clore ces dernières fermes d’élevage de visons américains en France. Il faudrait y associer le contrôle, voire l’interdiction des élevages de visons américains destinés au commerce des animaux de compagnie. L’espèce étant classée «espèce non indigène susceptible d’occasionner des dégâts» sur l’ensemble du territoire métropolitain et inscrite sur la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union Européenne, cela ne devrait tout simplement plus exister. Enfin la SNPN s’inquiète du devenir du vison européen dont les dernières populations françaises se rapprochent toujours un peu plus de l’extinction. Dans le cadre du 3e Plan National d’Actions à venir et du LIFE Vison d’Europe (2017 – 2022), des efforts supplémentaires sont nécessaires pour sauvegarder cette espèce et son habitat, constitué principalement de zones humides, elles aussi très menacées. Les résultats des deux premiers PNA sont restés bien en-deçà de ce qui était attendu. Enfin une protection accrue des mustélidés qui passeraient dans les centres de soins serait à conseiller.
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