Ours des Pyrénées : Des questions insistantes se posent sur les engagements de l’État, malgré les promesses d’Emmanuel Macron

« La SNPN suivra avec intérêt et attention la visite du Président de la République dans les Pyrénées. Les enjeux en matière de biodiversité mais aussi d’économie, sont importants.

Comment les engagements nationaux et européens seront-ils tenus face aux menaces qui pèsent sur les grands prédateurs ? L’État n’a toujours pas tenu sa propre parole en ce qui concerne le remplacement des derniers ours tués par des actions humaines (1). Rappelons que la France a l’obligation de restaurer une population viable d’ours dans les Pyrénées. La Commission Européenne le lui rappelle régulièrement et lui demande de suivre les recommandations des scientifiques qui préconisent le lâcher urgent de plusieurs ours.

Dans le domaine économique comment peut-on expliquer le tout récent accord de libre-échange signé entre l’Union Européenne et la Nouvelle-Zélande et concernant en particulier des importations de viande ovine ? Les filières françaises ovines viande souffrent depuis des décennies des importations européennes mais aussi depuis la zone pacifique.

Si l’on veut vraiment améliorer la situation, il convient de se tourner vers les difficultés majeures qui sont économiques et non pas liées à l’ours. Les moutons et les éleveurs n’ont pas besoin de bouc émissaire.

Avec ses partenaires associatifs et au sein du collectif CAP Ours, la SNPN considère que la cohabitation entre les humains et les ours dans les Pyrénées est non seulement possible mais aussi souhaitable.

Le sondage réalisé par l’IFOP (2) pour quatorze associations impliquées en faveur de l’ours dans les Pyrénées est clair : les Français sont nettement favorables au principe de remplacer les ours tués par l’homme dans les Pyrénées. C’est la première fois qu’un sondage est réalisé sur cette question spécifique, et il en ressort :

  • Une nette approbation du principe de remplacement : 59 %, y compris dans les Pyrénées (58%), et ce malgré un taux élevé des réponses « Ne sait pas ».
  • Une très faible opposition radicale, les personnes « tout à fait opposées »
    n’étant que 9 %.

Dans un sondage plus récent réalisé par l’IFOP pour huit associations de protection de la nature (ASPAS, FNE, H&B, LPO, OPIE, SFDE, SHF et SNPN), 75% des Français considèrent que les grands prédateurs (ours, lynx et loup) ont toute leur place en France. Ce soutien très majoritaire s’exprime dans toutes les caractéristiques sociales et professionnelles, et dans tous les bords politiques. Seuls 6% des sondés y sont fortement opposés ».

François MOUTOU
Vice-Président
Société Nationale de Protection de la Nature

(1) Plan d’action Ours brun 2018-2028, p. 19.
(2) Sondage réalisé par l’IFOP les 17 & 18 novembre 2020 auprès d’un échantillon de 1007 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.