Offre d’emploi: Chargé(e) de mission « Plan de sauvegarde du Vaccarès et études hydrologiques » à la Réserve naturelle nationale de Camargue

La Réserve Naturelle Nationale de Camargue (cf. articles L.332-1 et suivants du code de l’environnement) s’étend sur les communes d’Arles et des Saintes-Maries-de-la-Mer. Propriété du Conservatoire du Littoral, elle est la deuxième Réserve Naturelle Nationale en France de par sa superficie (~13 120 ha) et fait partie des plus grandes réserves de zones humides d’Europe. Créée en 1927 et gérée depuis par la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN), elle protège intégralement un patrimoine dont l’originalité et l’intérêt sont reconnus internationalement (diplôme européen depuis 1967, réserve de biosphère depuis 1975, classée au titre de la convention de Ramsar depuis 1986) en raison de la diversité de ses habitats et des espèces qui les occupent (en particulier les 283 espèces d’oiseaux dont 269 d’intérêt patrimonial), ainsi que dans son fonctionnement écologique. Plus de 100 thèses de doctorat se sont intéressées à cette biodiversité remarquable.
 
Les missions de la réserve consistent à protéger le patrimoine naturel, en favorisant la libre expression de la faune et de la flore, la gérer, par le biais de suivis scientifiques, d’actions de surveillance et de police de l’environnement, et de faire découvrir au travers d’une mission de sensibilisation du public grâce à des sites d’accueil permanents, des animations et des actions de sensibilisation à l’environnement adaptées aux espaces naturels protégées.
Des relations partenariales étroites existent entre les différents acteurs publics et associatifs locaux dans le cadre d’un plan de gestion global des espaces, ainsi qu’avec divers acteurs scientifiques.
 
La lagune du Vaccarès se situe au cœur du delta du Rhône et de la réserve naturelle nationale de Camargue. Elle est la pièce maîtresse d’un complexe lagunaire plus large. Cette lagune de 6 500 ha fonctionne depuis plusieurs milliers d’années grâce à des échanges entre les étangs dits inférieurs (eux-mêmes en connexion avec la mer) et son bassin versant. L’eau du Vaccarès est donc en généralsaumâtre mais la salinité peut varier de doux (aléas d’inondations) à salée (années sèches successives…), et connait depuis toujours de grandes variations de niveaux et de salinité en lien avec les aléas du climat Méditerranéen, les rythmes du Rhône et de la mer (débits, flux sédimentaires) et la topographie fine du delta.
Depuis l’aménagement du delta du Rhône dans la deuxième partie du xixe siècle, la question des niveaux et de la salinité est au cœur des enjeux en fonction du développement ou de la baisse d’activité des grands usages de Camargue et de leurs conditions techniques d’exploitation (agriculture, élevage et exploitation du sel au début, puis protection de la nature, chasse, pêche et viticulture, enfin riziculture, maraîchage et tourisme).
 
Le Vaccarès est un haut lieu d’accueil pour les oiseaux qui viennent passer l’hiver en Camargue ou qui y transitent entre l’Europe et l’Afrique. Elle a aussi un intérêt écologique majeur pour les poissons (anguilles notamment) et certaines espèces de plantes à fleurs aquatiques comme la zostère. Plus globalement, la production biologique importante est le support d’un écosystème complexe et diversifié.
Depuis maintenant plusieurs décennies, tous les suivis et recherches réalisées montrent une dégradation de la qualité de l’eau et la quasi disparition des herbiers de zostères ainsi qu’une augmentation du confinement de la lagune.
 
Afin d’inverser cette tendance qui met en péril l’état écologique de l’étang le plus emblématique de Camargue et met le territoire en tension, la SNPN gestionnaire de la réserve de Camargue porte un plan de sauvegarde qui vise à travailler sur les deux menaces principales identifiées par le plan de gestion de la réserve : le confinement et la qualité de l’eau. Trois grandes orientations ont été validées par le Conseil scientifique de la Réserve : l’augmentation des apports d’eau douce issus directement du Rhône, la diminution des eaux contaminées de drainage et l’amélioration de la connectivité à la mer.
 
Le volet « augmentation des apports d’eau douce » issus directement du Rhône a pour objectifs de :

  • limiter la salinité,
  • augmenter les niveaux en automne pour permettre d’améliorer l’évacuation de sel à la mer,
  • compenser la baisse des apports d’eau de drainage (mutations agricoles, précipitations).

Les apports d’eau douce du plan de sauvegarde se concrétiseront au travers de deux phases. Une première qui permettra via les réseaux d’irrigation existants et fonctionnels de débuter les apports d’eau douce du Rhône dès 2023 et sur une période de 3 ans en collaboration avec les gestionnaires des ASA d’irrigation. Une seconde qui permettrait de prendre le relais et compléter durablement le dispositif par le biais d’apports gravitaires dont les caractéristiques techniques et fonctionnelles sont à évaluer et déterminer.
 
Le ou la chargé(e) de mission assure sous l’autorité du directeur, l’animation et la coordination du plan de sauvegarde du Vaccarès. Il participe sous l’autorité du conservateur aux actions de l’équipe scientifique de la Réserve.

 

Missions et activités principales

Sous l’autorité du directeur de la Réserve Naturelle Nationale de Camargue, il (elle) assure la coordination et l’animation du plan de sauvegarde du Vaccarès et sa bonne exécution :

  • Organise et anime la gouvernance spécifique : participation aux discussions avec les partenaires (Etat, Conservatoire du Littoral, ASA, propriétaires…), préparation et animation des réunions,
  • Assure, en lien étroit avec la chargée de missions hydrologie, les suivis techniques en hydraulique (modèle hydrodynamique, calculs des flux, gestion de l’instrumentation, etc.) et des projets spécifiques en hydrologie sur les hydrosystèmes lagunaires (quantité et qualité de l’eau des nouveaux émissaires au plan, monitoring évolutif),
  • Suit la réalisation des travaux hydrauliques en lien avec le Conservatoire du Littoral et les bureaux d’études associés,
  • Participe à la concrétisation de la phase 2 du plan de Sauvegarde (appui technique : dimensionnement, propositions de dispositifs de suivi, appui administratif)
  • Participe à la communication et la valorisation du projet, présentation des résultats aux instances,
  • Gestion administrative et financière.

Sous l’autorité du Conservateur, il (elle) contribue aux actions « hydrologie » de l’équipe scientifique de la Réserve :

  • Participe à la mise en œuvre du plan de gestion de la réserve, en particulier sur le volet hydrologie (suivi des niveaux d’eau, salinités, qualité d’eau) en lien avec la chargée de mission hydrologie,
  • Assure la mise en œuvre de projet et d’études spécifiques relatifs aux questions hydrauliques et hydrologiques des lagunes de la Réserve (connaissance des apports d’eau souterrains, participation à une démarche d’estimation des flux de nutriments admissible, etc.).
  • Participe aux activités de police de la nature de la RN,
  • Participe aux rapports d’études et d’activités de la Réserve.

Ces tâches ne sont pas limitatives.

 

Connaissances et compétences requises

Savoirs :

Connaissances confirmées, avec expériences multiples (minimum 5 ans) dans la réalisation réussie de projets hydrauliques en environnement (fluviale, zone humide, côtière) et la mise en œuvre de suivis scientifiques sur l’eau et la gestion des milieux aquatiques.
Bonne connaissance du contexte institutionnel et partenarial des Réserves Naturelles.
Bonne connaissance du fonctionnement administratif, réglementaire et juridique des Réserves Naturelles (et associatif) et des politiques publiques de l’environnement.
Connaissances des enjeux de conservation des zones humides littorales et des enjeux de protection des systèmes lagunaires.

Savoir-faire :

Maîtrise en conception de modèles en hydrodynamique, loi et conception d’ouvrage hydraulique,
Maîtrise en géomatique associée à l’hydraulique, gestion de base de données.
Maîtrise des principales techniques de suivis des paramètres abiotiques en hydrologie.
Capacité de mise en œuvre et gestion de l’instrumentation en hydrologie in situ (sondes, limnigraphes, etc.) avec analyse des données,
Maitrise des logiciels et outils en bureautique (Office), analyse de données (ACCESS, EXCEL), hydraulique (TELEMAC, HEC-RAS ou MIKE FLOOD, etc.) et SIG (QGis).
Maitrise des techniques de suivi scientifique sur le terrain (échantillonnages, inventaires, mise en place de protocoles standardisés, etc.).
Pilotage, planification et coordination de projets / suivi budgétaire.
Reportage (technique, administratif, institutionnel) et présentation en réunions.

Savoir-être :

Capacité à travailler en équipe et en réseau. Facilité d’intégration.
Organisation, méthode et esprit d’analyse.
Capacité à travailler en extérieur (conditions parfois difficiles : moustiques, vents, sel, fortes chaleurs). Être en bonne condition physique.
Autonomie, disponibilité, écoute et capacité d’adaptation à différents publics.
Capacité de synthèse et de vulgarisation des données scientifiques.
Maitrise de l’expression orale en public, bonne maitrise de l’expression écrite.
Transversalité : le poste demande d’évoluer au sein d’une structure impliquée dans plusieurs thématiques lié à l’environnement et sa protection (scientifique, Police, communication, accueil, etc.) qui pourra amener le/la candidate à s’y investir temporairement ou en accompagnement des agents de la Réserve Naturelle.

Divers :

Sensibilité pour la protection de l’environnement.
Permis B obligatoire.
Optionnel : Permis bateau (côtier) et commissionnement RN.

Profil recherché :

De formation ingénieur hydraulique (ENSE3, ENSHEEIT, ENGEES, etc.) avec spécialisation en environnement (gestion de l’eau) ou l’hydroécologie / universitaire (Master 2 hydrologie appliquée, hydraulique fluviale, gestion intégrée des hydrosystèmes, etc.) / ou issu d’un Institut National Polytechnique spécialité environnement et maitrise de l’eau.

 

Modalités

Contrat à durée déterminée de 18 mois avec possibilité de CDI, période d’essai de 2 mois, 35 h / semaine, avec possibilité de travail en soirée et le dimanche.
Rémunération niveau Groupe F de la Convention collective nationale de l’animation.
Chèque restaurant (pris en charge à 60 %) – Mutuelle employeur prise en charge 100%.
Moyens matériels : véhicules de service et bureau partagé, ordinateur, pack Office, logiciels libres, accès internet au siège, matériel technique de terrain.
 
Poste basé à la Capelière (13200 Arles) au siège de la Réserve Naturelle Nationale de Camargue.
Date de prise de poste souhaitée : janvier 2023
La date de limite de réception des candidatures est fixée au 16 décembre 2022
 
Pour candidater : envoi du CV détaillé, de la lettre de motivation et des références à :
recrutement-camargue@snpn.fr  en précisant Poste de Hydraulicien(ne) – chargé(e) de mission Plan Vaccarès / hydrologie dans l’intitulé du mail à l’attention du directeur de la réserve naturelle nationale de Camargue.