Offre d’emploi : CDI chargé.e de recherche en biostatique et modélisation

La Société Nationale de Protection de la Nature est une association de recherche scientifique et de conservation de la nature. Dans le cadre de son pôle recherche-action, elle développe des programmes scientifiques nationaux à l’interface entre la recherche et l’expertise naturaliste et entre la science et la société. Les thématiques de recherche concernent l’anticipation et l’intégration des impacts du changement climatique et des autres enjeux environnementaux dans la protection des zones humides et des forêts de France. Ces recherches se basent sur la co-construction et l’implication des parties prenantes dans les actions de protection, de restauration et de création de milieux naturels.

Site internet : www.snpn.fr


Cadre de la démarche du pôle recherche-action

Selon les dernières estimations scientifiques, le taux d’extinction des espèces animales et végétales est particulièrement rapide. Cette perte exceptionnelle de la biodiversité est reliée aux différentes pressions anthropiques. Ces multiples facteurs comprennent le changement d’usages des terres, la surexploitation de certaines populations, le changement climatique, les pollutions et le développement d’espèces exotiques envahissantes. La combinaison de ces facteurs interagissant réduit la capacité d’adaptation et de résilience de nombreuses espèces. Rassemblés sous le terme de changements globaux, ils sont multiscalaires et impliquent des analyses combinant des diagnostics locaux à différentes échelles et des scénarios prospectifs.

Le changement climatique a la particularité d’être de plus en plus intense et d’amplifier les autres facteurs. Les écosystèmes de zones humides ainsi que les forêts comptent parmi les plus importants puits de carbone, à condition qu’ils soient en bon état de conservation. Dans ce contexte, face à l’urgence, les actions de restauration d’écosystèmes dégradés, la création d’écosystèmes et la protection d’écosystèmes fonctionnels en bon état écologique sont des leviers indispensables, une des solutions fondées sur la nature pour relever les défis de lutte contre le changement climatique et la protection de la biodiversité.

Ce contexte amène à poser la problématique suivante : Comment évaluer objectivement l’efficacité des actions de conservation dans un contexte de changements globaux à court, moyen et long terme ?

L’hypothèse de recherche posée est que l’état de conservation peut être analysé par le taux de dégradation. Ce taux est mesuré à partir d’indicateurs de diversité fonctionnelle dont l’importance relative est reliée à une meilleure capacité de résilience des écosystèmes. Cela nécessite d’aborder la diversité à plusieurs échelles spatiales, globales (national/régional) – locales (sites) et à diverses échelles temporelles (le passé, les horizons proche 2050, moyen 2070, lointain 2100). La France métropolitaine est choisie comme laboratoire d’étude à ciel ouvert pour sa grande richesse botanique liée à la diversité de climats, des reliefs et de types de sols, qui en font une zone d’étude à grande diversité de milieux naturels terrestres bien documentés.

Les impacts des changements globaux peuvent être atténués par la restauration et protection des processus naturels en combinant la biologie de la conservation, la modélisation, et l’écologie de la réconciliation. Cette combinaison induit un développement d’une recherche-action qui s’appuie sur les connaissances, les moyens, les méthodes, les démarches scientifiques pour appliquer des actions concrètes à impacts de solutions sur le terrain.

Pour décrire ces relations complexes entre la société et l’environnement, un cadre possible de raisonnement est de se baser sur le modèle d’analyse dit « DPSIR » (Driver-Pressure-State-Impact-Responses). Datant de 1995, ce modèle est reconnu par l’Agence européenne de l’Environnement. Il permet de décrire les origines, les causes, les conséquences pour amener à des actions de terrain. 

Cette méthodologie basée sur le Modèle DPSIR est reliée aux objectifs suivants : 

  1. Connaitre les socio-écosystèmes par des inventaires protocolés et participatifs : Rassembler des données fiables disponibles sur des pas de temps d’au moins 10 ans via des observatoires et des suivis pour récolter des données protocolées sur les pressions (P) des changements globaux et l’état des écosystèmes (S), de leurs fonctionnalités et des réseaux écologiques, 
  2. Comprendre les socio-écosystèmes par des analyses complexes et croisées : Développer des modélisations pour quantifier les impacts (I) actuels sur les groupes d’espèces cibles, anticiper les futurs changements, identifier les zones à enjeux écologiques actuels et futurs pour une stratégie de protection efficace, 
  3. Agir sur les socio-écosystèmes par des réponses (R) adaptées de protection, restauration, création (PRC) : Mettre en place des actions ciblées PRC sur les zones à enjeux de protection des processus naturels anticipant les changements globaux et prenant en compte les acteurs dans le processus des actions (D),
  4. Evaluer l’efficacité des actions : Mettre un place des indicateurs de résultat sur la surface protégée, le suivi de l’évolution de l’état de conservation des espaces naturels et l’implication des parties prenantes sur les terrains d’action PRC.

Contexte du poste

Dans le cadre du développement du pôle recherche-action, la SNPN ouvre un poste de Chargé.e de recherche en modélisation et biostatistique. Sous la responsabilité de la Directrice scientifique, le.a Chargé.e de recherche aura en charge les parties analyse et modélisation des programmes de recherche sur les thématiques d’évaluation de l’état de conservation et l’impact des changements globaux sur les écosystèmes. Il.elle participera à la mise en place et le développement d’une méthodologie pour l’identification des zones à enjeux écologiques prioritaires ainsi que l’évaluation et l’amélioration des mesures de conservation de la nature. 

Le.a chargé.e de recherche travaillera en collaboration avec une équipe interdisciplinaire et les partenaires de recherche des programmes de recherche.


Les missions du poste

Le.a Chargée de recherche aura pour missions : 

Le développement de programmes scientifiques

  • Collaboration aux réflexions du développement des programmes de recherche nationaux (état de l’art, conceptualisation des problématiques de recherche, etc.)
  • Contribution au développement des partenariats scientifiques.

La gestion de base de données 

  • Préparation des données historiques et centralisation des données naturalistes (logiciel GeoNature),
  • Contrôle qualité des données naturalistes,
  • Recherche et préparation des données des variables environnementales,
  • Création de rasters sous SIG (logiciel QGIS),
  • Participation à la gestion de de la base de données naturalistes et de l’observatoire des petites zones humides en Ile-de-France.

Les analyses biostatistiques

  • Participation à la mise en place du plan d’analyses statistiques et de modélisation,
  • Utilisation et développement de scripts (logiciel R),
  • Analyses statistiques et mécanistiques des relations entre les données environnementales et les suivis naturalistes suivants les problématiques de conservation déterminées.

La modélisation et projection

  • Modèles biologiques et données utilisées : données d’occurrence des espèces, données d’abondance,
  • Mise en place des scripts (Biomod2, etc.),
  • Modélisation de la répartition actuelle des espèces bioindicatrices, identification des facteurs déterminants avec les dispersions et incertitudes,
  • Modélisation des habitats potentiels présents et futurs des espèces bioindicatrices.

Le développement d’outils d’aide à la décision

  • Participation aux réflexions d’identification des zones à enjeux prioritaires pour l’action.

La valorisation des résultats

  • Rédaction d’articles scientifiques et de recherche,
  • Rédaction de rapports techniques,
  • Participation à des colloques, congrès.

L’encadrement

Le chargé de recherche sera amené à encadrer des stagiaires, ingénieurs et doctorants.


CONNAISSANCES ET COMPÉTENCES REQUISES

  • Bac+8 en modélisation et biostatistique en écologie,
  • Expérience confirmée dans le traitement statistique de jeux de données importants,
  • Connaissances et pratique du langage de programmation R et d’un logiciel SIG (système d’information géographique) type QGIS,
  • Connaissances et pratique de SDM Species Distribution Models (Biomod2, Maxent,…),
  • Fort intérêt pour l’innovation dans le cadre de travaux à l’interface entre l’expertise naturaliste et la recherche,
  • Connaissances de base appréciées sur les outils bibliographique (logiciel Zotero), 
  • Pratique courante de l’anglais (lu, écrit, parlé),
  • Qualités requises : rigueur, autonomie, aptitude à travailler dans une équipe interdisciplinaire, qualité rédactionnelle.

MODALITES

  • Statut Cadre catégorie H (convention collective ECLAT), au forfait jours avec 214 jours travaillés,
  • Contrat à durée indéterminée, période d’essai de 3 mois (qui pourra être renouvelée une fois),
  • Chèque restaurant (pris en charge à 60 %) – Mutuelle employeur prise en charge 100%.
  • Poste basé au siège à Paris 14ème avec possibilité de Télétravail. Accord cadre télétravail.
  • Date de prise de poste souhaitée au plus tôt,
  • La date limite de réception des candidatures est fixée au 30 mars 2023.

CV, lettre de motivation accompagnés d’une de vos productions scientifiques en lien avec le poste à envoyer à Fanny Mallard, Directrice scientifique à la SNPN : fanny.mallard@snpn.fr avec en objet de l’email « Candidature au poste de Chargé.e de recherche en biostatistique et modélisation »