Bonne nouvelle pour certains reptiles et amphibiens :
les modalités de leur protection ont été revues à la hausse.
Un premier arrêté avec des lacunes
L’arrêté du 19 novembre 2007 fixant la liste des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire national vient d’être mise à jour le 8 janvier 2021 par un nouvel arrêté. En effet l’ancien arrêté manquait sérieusement de logique. Certaines espèces, plutôt communes, étaient mieux protégées que d’autres bien plus rares, voir endémiques. Les listes n’étaient pas complètes, la cohérence avec les états de conservation évalués était très mauvaise, des espèces exotiques étaient protégées… Bref, ce premier arrêté nécessitait une mise à jour importante.
Lors de la consultation publique en novembre 2019 concernant le projet d’un nouvel arrêté, la SNPN et de nombreuses autres associations, avaient appelé à réagir, pour demander une protection plus forte des vipères. Si le projet soumis à la consultation prévoyait une meilleure protection de ces serpents, (destruction des habitats interdit), il n’empêchait toujours pas l’élimination des individus, ce qu’une majorité de contributeurs ont souligné.
Le projet montrait d’autres lacunes sérieuses que la SNPN et de nombreux experts ont signalé, notamment des insuffisances concernant plusieurs espèces. La question des grenouilles rousses et du complexe des grenouilles vertes a aussi été soulevée. Ces espèces sont gérées et consommées localement, cela implique d’autres questions d’ordre juridique. C’est d’ailleurs la raison de l’implication du ministère de l’agriculture et de l’alimentation dans cet arrêté.
Des contributeurs utiles
Les contributeurs (plus de 2200) ont été entendus, au moins partiellement. Nous nous en réjouissons.
Ce nouvel arrêté interdit aujourd’hui de détruire volontairement toutes les vipères de France, déjà bien mal en point (la vipère péliade est en danger, l’aspic en déclin). Leurs habitats sont également protégés. C’est une ouverture vers de nouvelles perspectives de protection de milieux très particuliers comme les lisières forestières, les talus exposés au soleil, les landes ouvertes ou les haies.
Un arrêté encore insuffisant malgré de belles avancées
Malheureusement le statut de la Grenouille rousse et la Grenouille verte commune n’est pas modifié. Il reste également incompréhensible que le Triton ponctué ou le Lézard vivipare (très menacé actuellement), le Seps strié (souvent très isolé avec des populations relictuelles), le Psammodrome d’Edwards (en situation difficile) ne voient pas leurs habitats protégés.
Heureusement, le Sonneur à ventre jaune, la Rainette ibérique, le Pélodyte ponctué, la Grenouille des Pyrénées, la Grenouille de Graf, la Grenouille de Perez et les trois lézards endémiques des Pyrénées (Bonnal, d’Aurelio et du Val d’Aran), le Lézard ocellé, la Couleuvre vipérine, les Vipères aspic et Péliade voient leur statut de protection augmenter. De nombreuses mises à jour taxinomiques ont également été faites. Des espèces non autochtones sont également sorties des listes.
La protection des habitats de nouvelles espèces est une bonne nouvelle à la fois pour les espèces concernées, que pour la protection des milieux, dont certains ne pouvaient bénéficier d’aucune autre solution législative.