Né le 27 septembre 1936 à Clermont-Ferrand ; diplômé de l’Ecole nationale supérieure d’agronomie (ENSA) de Rennes (1959) ; titulaire de l’International Short Course on the administration of National Parks and Equivalent Reserves (Ann Arbor University) en 1969 ; conseiller d’études techniques du Centre d’Etudes techniques agricoles de Villefranche de Rouergue (1962-1964) ; chargé de mission du projet MAR de l’UICN pour le littoral atlantique (1965-1970) ; directeur scientifique de la Société nationale de protection de la nature (SNPN) (1970-1980 ) ; décédé accidentellement le 7 août 1980 à Chasnais (Vendée).
Conseiller biologiste à partir de 1964, il en animera le réseau jusqu’en 1980. Parallèlement à ses activités professionnelles, il s’investit dans le domaine de la connaissance et de la protection de la nature, en particulier dans l’ornithologie. Il fonde la Société d’Étude et de Protection de la Nature du Massif central (SEPNMC) en 1965. Il devient responsable de l’antenne de baguage Auvergne du Centre de Recherche sur les Migrations des Mammifères et des Oiseaux (CRMMO) du Muséum national d’histoire naturelle. Il sera l’un des initiateurs de la transformation, en 1975, du CRMMO en Centre de Recherche sur la Biologie des Populations d’Oiseaux (CRBPO).
Ses compétences en ornithologique et en gestion des milieux conduisent le bureau MAR de l’Union Internationale de Conservation de la nature (UICN) à lui confier la responsabilité du secteur littoral atlantique de ce projet, les fonctions qu’il assumera jusqu’en 1970. Le projet MAR (Marshes, marais, marismas, etc) avait pour but de « proposer un programme destiné à mieux faire connaître les valeurs des zones humides pour l’humanité et à contribuer à leur conservation ».
En 1968, il fonde l’Association pour l’étude et la conservation des ressources naturelles en Vendée; avec les frères Jean-François et Michel Terrasse, Michel Brosselin participe à la fondation du Fonds d’Intervention pour les Rapaces (FIR) partie prenante ensuite avec la Fédération Française des Sociétés de Protection de la Nature (FFSPN) du lancement d’un programme de réintroduction du vautour fauve dans les Cévennes initié, dès 1967, avec la direction départementale de l’Agriculture et de la Forêt de Lozère et la toute jeune équipe du Parc national des Cévennes. Il sera, en 1969, le premier Français à bénéficier de l’International Short Course on the Administration of National Parks and Equivalent Reserves de la prestigieuse université d’Ann Arbor (Michigan). Enfin, c’est en 1967-1968 que Michel Brosselin, participe à la fondation de la Fédération française des sociétés de protection de la nature (FFSPN), aujourd’hui France Nature Environnement (FNE). Il en sera administrateur (1968), secrétaire aux relations extérieures (1972), vice-président (1975) et trésorier (1978).
L’année 1970 marque une nouvelle étape de la vie professionnelle de Michel Brosselin. Les activités du bureau MAR sont regroupées avec celles de la Société Nationale de Protection de la nature, dont il devient directeur scientifique, poste qu’il occupera jusqu’à son décès.
En outre, Michel Brosselin n’hésite pas à s’investir dans de nombreuses autres responsabilités associatives : la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), dont il est secrétaire général de 1976 à 1980, l’Association Régionale pour la Protection des Oiseaux et de la Nature-Provence-Alpes-Côte d’azur et Corse (ARPON) dont il assume la présidence en 1979. C’est en tant que représentant de la FFSPN qu’il est membre du Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage (CNCFS) de 1972 à 1980 et du Comité Faune-Flore du ministère de l’Environnement.
C’est encore au titre associatif qu’il va être partie prenante de nombreuses actions de protection de la nature. Lors de la campagne de défense du Parc national de la Vanoise (1969-1971), Michel Brosselin est l’un des animateurs de l’équipe nationale de la FFSPN. A ce titre, il figurera comme l’un des « Mousquetaires de la Vanoise » désignés par Le Journal du Dimanche (20 juin 1971) aux côtés de Christian Jouanin (SNPN), Jean-Pierre Raffin (FFSPN) et Antoine Reille (LPO) comme les vainqueurs de la première campagne de longue haleine ayant mobilisé massivement l’opinion publique en France et au-delà des frontières sur un thème de protection de la nature.
Michel Brosselin est aussi l’un des animateurs d’une équipe nationale de protecteurs de la nature qui s’emploie de 1970 à 1976 à faire sortir une loi sur la protection de la nature maintes fois annoncée et maintes fois repoussée. C’est ainsi qu’en 1976, il fait partie de l’équipe des « VRP de la protection de la nature » qui font le siège, des semaines durant, des responsables politiques et des parlementaires appelés à voter enfin un texte, outil indispensable à la lutte contre l’érosion de la diversité biologique.
Naturaliste de terrain avant tout mais également entraîneur et pédagogue, Michel Brosselin fut l’un des pionniers de la protection de la nature en France. Créateur d’associations, découvreurs et formateurs de femmes et d’hommes qui, suivant ses traces, deviendront ensuite responsables associatifs et / ou militants de la protection de la nature et de l’environnement. Il fut aussi un citoyen « engagé » en soutenant, à titre personnel et comme scientifique, la campagne aux élections présidentielles de René Dumont en 1974.
Extrait de l’article publié sur le site de l’AHPNE (voir la version complète ici)