Né à Clermont-Ferrand le 11 mars 1849, docteur en droit et avocat au barreau parisien, c’est par la fréquentation de la baie de Somme que Louis Magaud d’Aubusson détermine un engouement pour le gibier d’eau qu’il allie à une vraie passion pour la fauconnerie. C’est donc par un traité sur ce sujet, véritable somme en matière d’étude de la biologie et du comportement des rapaces, qu’il se fait connaître. Entré en 1880 à la Société d’acclimatation, il ne cesse dès lors de publier des études dont les plus remarquées portent sur les corvidés (1883), les gallinacées d’Asie (1885), l’étourneau (1888) et les palmipèdes et échassiers de la baie de Somme (1911). De retour en France en 1907 après un long séjour à l’Institut égyptien du Caire, il est élu administrateur de la Société d’acclimatation et président de sa section d’ornithologie.
Dès ses premiers écrits savants, il montre une grande sensibilité à la protection de la nature. Il est ainsi un des premiers à réclamer une protection du castor, malgré le fait qu’il soit alors classé parmi les animaux « nuisibles » : il ne sera suivi qu’une quinzaine d’années plus tard par ses confrères. Sur la sollicitation d’Albert Chappellier, il accepte d’être le premier président de la LPO, qu’il fait bénéficier de sa renommée et dont il rédige en 1914 le manifeste fondateur : La protection des oiseaux. Guide pratique. « Il ne concevait le rôle de l’acclimateur qu’en le juxtaposant à celui de protecteur » dira très justement de lui en 1918 Maurice Loyer, secrétaire général de la Société d’acclimatation. En témoignage de reconnaissance la LPO créera dans les années 1920 un prix portant son nom pour récompenser ses plus beaux « refuges ».