Les cimetières ont une flore prairiale riche, originale, mais rare en espèces. Photo : Ophélie Ricci

Texte : Jonathan Flandin, écologue, Agence régionale de biodiversité en Île-de-France, département biodiversité de l’Institut Paris Région Texte publié initialement dans Le Courrier de la Nature n° 335, novembre-décembre 2022 Depuis 2020, l’Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France (ARB ÎdF) et ses partenaires étudient 45 cimetières franciliens répartis sur un gradient urbain-rural, avec pour objectif de mieux qualifier la biodiversité présente dans ces espaces. La conception, les modes de gestion, l’environnement immédiat sont autant de paramètres analysés dans le cadre de l’étude afin d’évaluer leur influence sur le potentiel d’accueil pour la faune et la flore des cimetières. Cette étude est en partie financée par la région Île-de-France, l’Agence de l’eau Seine Normandie (AESN), la Métropole du Grand Paris (MGP) et la communauté d’agglomération de Cergy-Pontoise. Avec l’aide du Conservatoire botanique national du Bassin parisien (CBNBP), de la Ligue de protection des oiseaux d’Île-de-France (LPO îdF), de l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE), de bénévoles, d’agents et d’élus, cinq groupes seront suivis jusqu’en 2023 par l’application de protocoles de sciences participatives : la flore (Vigie-Flore et Sauvages de ma Rue), les pollinisateurs (SPIPOLL), les oiseaux (EPOC), les chiroptères (Vigie-Chiro) et les petits mammifères terrestres (Mission Hérisson). Les deux premières années de l’étude ont permis de recenser sur l’ensemble des cimetières 470 espèces floristiques, 227 morphogroupes de pollinisateurs, 16 espèces de chiroptères, 6 morphogroupes de petits mammifères terrestres et 64 espèces d’oiseaux. En plus de cet inventaire quantitatif, différentes variables ont été analysées : le taux d’urbanisation autour des cimetières, la présence de milieux aquatiques, la pollution lumineuse, le taux de végétalisation et la hauteur de végétation dans les cimetières, les modes de gestion et la rémanence en herbicides, l’ancienneté des cimetières ainsi que leur surface. L’utilisation d’inventaires protocolés permet également la comparaison entre les cimetières et d’autres espaces dans des contextes similaires (urbains, agricoles ou naturels) mais également au sein même de ces espaces entre milieux enherbés (prairies, pelouses, zones d’extension, etc.) […]

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