Interdiction des néonicotinoïdes : Agir maintenant pour que le Printemps ne soit jamais silencieux

 

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

 

Paris, le 1er juin 2018

Interdiction des néonicotinoïdes : 
Agir maintenant pour que le Printemps ne soit jamais silencieux

 

Mercredi 30 mai 2018, l’ANSES a publié un rapport sur les « Risques et bénéfices des produits phytopharmaceutiques à base de néonicotinoïdes et de leurs alternatives ».

Les associations de protection de la nature et de l’environnement se félicitent que l’ANSES ait pu identifier « pour une majorité des usages des produits phytopharmaceutiques à base de néonicotinoïdes, des alternatives […] suffisamment efficaces, et opérationnelles » et qu’elle « recommande d’accélérer la mise à disposition de méthodes alternatives, efficaces et respectueuses de l’Homme et de l’environnement, pour la protection et la conduite des cultures ».

Les néonicotinoïdes génèrent un impact catastrophique sur la biodiversité terrestre et aquatique. Les abeilles, tous les autres insectes pollinisateurs et d’autres auxiliaires sont fortement impactés par ces insecticides systémiques. De récentes recherches en Allemagne ont démontré un effondrement de la biomasse totale des insectes volants, de près de 80 % en deux décennies. Leur disparition pourrait coûter 600 milliards de $ par an à l’agriculture mondiale.

La raréfaction des invertébrés affecte assurément les réseaux trophiques et compromet directement la survie des oiseaux : un tiers des oiseaux des champs disparus en 15 ans. Directement ou indirectement les amphibiens, reptiles et mammifères en sont également les victimes.

Face à une telle catastrophe écologique et à ses conséquences sur l’humanité et ses activités, la réaction des pouvoirs publics français et européens a été d’attendre bien trop longtemps en faisant bien trop peu.

Ce n’est qu’en 2016, vingt après les premières alertes scientifiques sérieuses, que la loi française bannit les néonicotinoïdes, avec application en 2018. Ce n’est qu’en 2018, que l’EFSA a rendu un avis définitif, ayant conduit l’UE à n’interdire que trois néonicotinoïdes (l’imidaclopride, le thiaméthoxam et la clothianidine). Une telle demi-mesure n’est pas à la hauteur des enjeux.

La France a pris une position pionnière en interdisant les néonicotinoïdes et toute substance insecticide de même mode d’action neurotoxique. Elle protège également ainsi la santé des consommateurs. Néanmoins, la vigilance s’impose car cette loi pourrait être vidée de son sens et son efficacité compromise par de complaisantes dérogations. Or des alternatives efficaces et crédibles existent : elles doivent être soutenues et popularisées.

 

Les signataires appellent le Gouvernement français :

  • à conserver son rôle de précurseur mondial en n’acceptant aucune dérogation à l’interdiction de l’utilisation des néonicotinoïdes,
  • à soutenir et à développer les alternatives aux pesticides.

 

Contact presse : Philippe Stempert. dir@snpn.fr. 01 43 20 15 39