Festival Pariscience, la sciences pour tous
Texte : François Moutou Texte publié initialement dans Le Courrier de la Nature n° 331, novembre-décembre 2021
La remise des prix de la 17e édition de Pariscience, festival international du film scientifique, a eu lieu le 1er novembre 2021 dans l’amphithéâtre Verniquet du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) à Paris. Ce festival propose une sélection de films, déclinant et illustrant de nombreuses thématiques scientifiques, au plus grand nombre de publics possibles. La programmation s’organise en deux parties, d’abord pour les scolaires, du primaire à la Terminale, du 4 au 21 octobre 2021, puis pour tous les mordus de science et d’image, des professionnels au public familial, du 29 octobre au 1er novembre 2021.
Une invitation à s’interroger
Toutes les projections sont gratuites. Les organisateurs espèrent donner aux spectateurs les clefs de compréhension des enjeux scientifiques actuels ainsi que leurs impacts dans et pour la société. L’ambition du festival est donc d’interpeller, de débattre et de faire réfléchir, ensemble, à un futur souhaitable. Le festival cherche également à jouer le rôle de médiateur, scientifique comme culturel, ce qui est rendu possible par les débats post-projections. Tout est adapté à un public sourd et malentendant.
Les formats de films et les possibilités d’écritures de scénarios sont nombreux, allant du documentaire pour la télévision aux longs et courts métrages de cinéma, et encore aux fictions, animations, vidéos scientifiques diffusées sur Internet, jusqu’à la réalité virtuelle, en encourageant les créations, les projets nouveaux et en reliant les mondes de l’audiovisuel, de la recherche et de la création. Grâce à ses partenaires, le festival espère favoriser l’émergence de nouveaux talents et la naissance de films scientifiques.
La programmation de Pariscience s’appuie sur l’actualité et reflète donc les avancées et les préoccupations de la science et des personnes qui la font. À partir des grandes interrogations contemporaines autour de la science et de la société, le festival invite les citoyens à y réfléchir, à s’approprier les problématiques de demain, en particulier grâce aux débats. Ces débats associent des experts scientifiques, les équipes des films et le public… Un partage de savoir, d’art et de citoyenneté en quelque sorte.
Les sujets environnementaux dans le palmarès
Toutes les sciences sont concernées. Dans le palmarès 2021, plusieurs films sont plus directement axés sur des questions touchant à la biodiversité et à sa conservation. Le Clan des cachalots, réalisé par Stéphane Granzotto et François Sarano (France), a été primé par le « jury en herbe » c’est-à-dire les élèves de 11 classes franciliennes de CM1 et CM2. Ce prix est offert par l’Office français de la biodiversité. Le prix « Innovation », décerné par des lycéens, offert par le Centre national d’études spatiales, a été attribué au film Le retour des prédateurs – Mozambique, le parc national de Gorongosa réalisé par David Murdock, écrit par David Murdock et Jared Lipworth (États- Unis) et diffusé en France par Arte.
On peut aussi attribuer une mention spéciale à La fabrique de l’ignorance, film réalisé par Franck Cuveillier et Pascal Vasselin, écrit par Mathias Girel, Stéphane Foucart, Franck Cuveillier et Pascal Vasselin (France) avec la participation de plusieurs médias internationaux. Ce documentaire, déjà diffusé sur Arte, à voir et à revoir, rappelle comment certains pouvoirs politiques et financiers peuvent chercher à décrédibiliser la science au nom d’intérêts privés. Cela va bien au-delà de la seule biodiversité bien sûr. C’est pour cela que ce soir-là ce film a été primé trois fois, d’abord par le jury des lycéens (soutenus par la Région Île-de-France), puis par le jury des étudiants (soutenu par la conférence des présidents d’université) et, enfin, il a reçu le Grand Prix décerné par la ville de Paris.
Le prix Buffon, offert par le MNHN, a récompensé Des fraises pour le renard, réalisé par Thierry Robert, écrit par lui-même et Stéphane Durand (France). Le prix du public est revenu à Kromdraaï – À la découverte du premier humain (France), écrit et réalisé par Cédric Robion. Le prix du premier film scientifique a été attribué par Ushuaïa TV à L’odyssée de la coquille Saint-Jacques (France), projet documentaire non encore tourné, qui devrait être projeté lors de la prochaine édition de Pariscience, celle de 2022.
Une association de producteurs audiovisuels
Le festival Pariscience est organisé par l’association Science & Télévision (AST), créée en 2001, qui regroupe 120 producteurs indépendants actifs au sein de 53 sociétés de production. Ces sociétés produisent dans tous les genres : documentaires pour le cinéma et la télévision, magazines, reportages et webdocs. Avec ses partenaires, l’AST développe de nombreuses actions autour de la promotion des films scientifiques à la télévision, facilite leur production et leur diffusion, et favorise les coproductions internationales ainsi que le rapprochement entre les mondes de l’audiovisuel et de la recherche.