Dénombrement des oiseaux d’eau de la réserve en décembre 2017

Chaque mois depuis août 1988, les oiseaux d’eau (et rapaces) présents sur la réserve de Camargue et sur la réserve départementale des Impériaux sont recensés. La réserve a été divisée en différents secteurs, qui sont, chaque mois, parcourus à pied, en voiture ou en bateau. Les oiseaux dénombrés sont localisés de façon précise sur des cartes, de manière à éviter les doubles comptages éventuels. La date du recensement est choisie, dans la deuxième quinzaine du mois, en fonction des conditions météorologiques (absence de pluies fortes, de brouillard ou de vent violent). Les chiffres bruts présentés ci-dessous concernant le dernier dénombrement effectué doivent être considérés de façon indicative, la marge d’erreur inhérente à ce type d’estimation pouvant être importante (et variable). Cette méthode permet néanmoins de connaître de façon fiable les évolutions d’effectifs séjournant sur le territoire de la réserve au cours d’une année ou d’une année à l’autre. Pour une analyse de ces dénombrements, vous pouvez consulter le chapitre avifaune du Compte Rendu Scientifique.

 

Avec une pluviométrie toujours extrêmement déficitaire en novembre et décembre, les niveaux des lagunes et des marais demeurent exceptionnellement bas pour la saison. Les sansouires, souvent inondées en hiver (et dans ce cas site privilégié de remise de nombreuses espèces), restent bien entendu également totalement sèches.

Cette situation hydrologique très particulière semble avoir, depuis le début de cet hivernage 2017 – 2018, un effet remarquable sur les stationnements d’oiseaux d’eau.

Les effectifs de canards et de foulques recensés sont, de très loin, les plus faibles jamais enregistrés depuis trente années de suivi pour un mois de décembre.

Sarcelles d’hiver, canards souchets et chipeaux, foulques macroules et cygnes tuberculés en particulier, ont totalement ou presque déserté le territoire de la réserve de Camargue. Les chiffres obtenus quelques jours auparavant lors du dénombrement aérien (qui couvre l’ensemble du delta) confirment cette situation, à l’exception notable des canards siffleurs (absents des observations au sol, un peu plus d’un millier – ce qui reste très faible – recensés par avion).

Notons la présence de 4 000 bécasseaux variables (qui, eux, profitent de ces niveaux bas induisant la mise à découvert de plages et de vasières), le retour de quelques centaines d’avocettes absentes en octobre et novembre sur la réserve, ainsi que l’observation d’un aigle botté et la présence d’un grèbe esclavon.