Participez à la consultation publique sur les néonicotinoïdes

Faites entendre votre voix :
Participez à la nouvelle consultation publique
sur les néonicotinoïdes 

 

Un projet d’arrêté « néonicotinoïdes » est actuellement soumis à la consultation du public, cette consultation étant obligatoire avant la signature ministérielle et la promulgation de l’arrêté. La SNPN vous appelle à participer à cette consultation, en proposant un point sur la situation.
 

Vous avez jusqu’au 16 janvier pour y participer !

Il est urgent de s’opposer à ce projet pour préserver la biodiversité.

 
Il vous est possible de copier le texte ci-après dans le formulaire de la consultation publique.
 

Cliquez ici pour participer à la consultation publique

 

Contribution de la SNPN à cette consultation :

 
Les solutions alternatives aux néonicotinoïdes fonctionnent avec une pression d’infestation normale(1), ce que reconnaissent les betteraviers, mais ne sont pas assez efficaces lors d’infestations exceptionnelles. De tels aléas sont liés aux conditions météorologiques. Les prévisions annoncées lors de la consultation de l’année dernière pour justifier la dérogation se sont avérées incorrectes. Elles ne sont pas plus fiables que celles proposées aujourd’hui. Entre 2017 et 2018, les rendements avaient diminué de 13,5% non pas à cause des pucerons mais du fait de la sécheresse. En 2020 ils ont été excellents en Seine-Maritime, malgré la présence de jaunisse et l’interdiction des néonicotinoïdes, en raison de conditions météorologiques favorables. En 2021 dans le Centre Val de Loire 11% des parcelles non traitées aux néonicotinoïdes du réseau d’épidémiosurveillance n’ont pas nécessité de traitement insecticides ultérieurs, 47% d’un seul traitement ultérieur et 42% de deux traitements(2). De même des suivis de l’Institut Technique de la Betterave ont montré qu’en 2021, 30% des parcelles non traitées aux néonicotinoïdes ne montraient pas d’infection importantes par les pucerons et que les niveaux de gravité de la jaunisse restaient faibles. Les parcelles traitées aux néonicotinoïdes ne sont pas toutes indemnes de jaunisse. Il a donc été possible de produire des betteraves sans néonicotinoïdes, avec un itinéraire technique classique, en traitement curatif. Ajoutons que 2021 a été marquée par une période de gel tardif qui a entrainé le resemis d’environ 55 000 ha de betteraves en France, soit 14% de la surface betteravière(3), ce qui est inédit. Le resemis s’est fait sans graines enrobées, donc en culture sans néonicotinoïdes.
Il est par conséquent légitime de se demander quels ont été les bénéfices réels de l’utilisation en 2021 des néonicotinoïdes, par rapport à toutes les autres solutions techniques disponibles.
Si la production nationale est sensiblement en baisse en 2021 (-8% par rapport à la moyenne 2016-2020), ceci est à mettre en relation avec la baisse des surfaces plantées (-10%). La France est dans le duo de tête des producteurs mondiaux : il n’est pas question de souveraineté alimentaire, mais de commerce mondialisé(4), dans un cadre de surproduction chronique de sucre et de cours à forte volatilité, de suppression des quotas européens et de stratégies industrielles mais aussi d’une volatilité de consommation de sucre.  

La SNPN ne pense pas que l’autorisation de l’usage de pesticides aussi nocifs pour l’environnement que les néonicotinoïdes, substances bien plus actives que le DDT et persistantes trop durablement dans le sol, dont certains métabolites sont encore plus toxiques que la molécule initiale, soit le bon levier pour soutenir la filière et accompagner ses nécessaires mutationsDans un contexte où le déclin de la biodiversité et en particulier des insectes et autres invertébrés est plus qu’alarmant, cette initiative ne va assurément pas dans le bon sens, en plus d’avoir envoyé un signal déplorable.