[SNPN Camargue] L’heure du bilan pour les Étangs et marais des salins de Camargue

SNPN, Tour du Valat, Conservatoire du littoral et PNR de Camargue présentant les EMSC

En 2008, au sud-est de la Réserve naturelle nationale Camargue, commence la vente à l’amiable au Conservatoire du littoral de 6 500 ha de milieux naturels : les Etangs et marais des salins de Camargue (EMSC). Dès 2011 s’organise la cogestion du site entre Parc naturel régional (PNR) de Camargue, Tour du Valat et Société nationale de protection de la nature.
En 2012, les trois cogestionnaires mettent en place une notice de gestion 2013-2016, document structurant, en concertation avec les usagers, les actions à mener sur le site.

10 ans plus tard, l’heure du premier bilan a sonné. Et c’est à cette occasion que se sont rassemblés les 3 et 4 octobre à la mairie annexe de Salin de Giraud (Arles) le propriétaire, les cogestionnaires et les nombreux partenaires et usagers de ce site.

Les différents aménagements et la gestion des usages ont été présentés. L’objectif est la conciliation d’une ouverture au grand public avec le maintien des nombreux usages. Si l’identification et la répartition de ces usages ont été réalisées, il reste encore des efforts pour que la gestion soit comprise et appropriée par l’ensemble des acteurs du territoire.

Pour faire face à l’élévation du niveau de la mer et au risque de submersion marine associé, la gestion adaptative mise en place a été expliquée. Elle prend la forme du retrait maitrisé du trait de côte et de l’accompagnement du renforcement de la digue de protection (digue à la mer). Les résultats nous montrent un bilan positif d’une telle stratégie avec plus de surfaces gagnées sur la mer que perdues. Et la reconstitution d’un littoral naturel !

Par ailleurs, des reconnexions hydrauliques naturelles se recréent. Ajoutés à cela des travaux de reconnexions réalisés en 2015 et 2019, et c’est l’ensemble de l’hydrosystème Vaccarès, constitué de la Réserve naturelle nationale de Camargue adjacente, qui se reconnecte avec la mer grâce aux EMSC. L’eau circule plus librement dans les étangs ainsi que les poissons.

La présentation des suivis faunistiques, floristiques et paysager montrent des évolutions certaines du site, à l’instar des sansouires, ces habitats représentatifs de la Camargue constitués de salicornes et autres plantes halophiles (adaptées aux milieux salés), qui ont recolonisées rapidement certains secteurs. Il en est de même pour les petits charadriiformes (oiseaux d’eau) coloniaux nicheurs qui retrouvent à nouveau des effectifs significatifs.

Ces deux jours ont été l’occasion de partager avec les différents partenaires les résultats de ce projet exemplaire de renaturation d’un milieu lagunaire, dans un contexte de changement climatique.