Atlas des amphibiens et des reptiles des Pays de la Loire
Philippe Evrard, Dorian Angot, Benoit Marchadour et Morgane Sineau (coord.)
Éd. Locus Solus, coll. Natura, 2022, 240 pages, 29 €.
Texte : Ivan Ineich Texte publié initialement dans Le Courrier de la Nature n° 334, septembre-octobre 2022
Si de nombreux atlas régionaux mais aussi départementaux des amphibiens et des reptiles sont disponibles pour la France métropolitaine, les Pays de la Loire manquaient jusqu’alors à la liste. La région abrite pourtant 23 taxons d’amphibiens (20 espèces natives, deux espèces introduites et deux hybrides) et 16 espèces de reptiles dont deux tortues considérées comme non natives. Cet Atlas est issu d’un vaste projet régional et collectif piloté par le Groupe herpétologique des Pays de la Loire. Il rassemble les contributions de plus de 40 auteurs pour la rédaction de 35 monographies d’espèces. Son aboutissement a été possible par les prospections sur plusieurs années de près de 2 300 observateurs qui ont fourni environ 150 000 données. L’Atlas débute par une présentation de la géomorphologie et de l’hydrographie de la région, des climats et des paysages qu’on y rencontre. Les pionniers de la discipline dans la région sont chacun présentés par une courte biographie. La méthodologie utilisée puis les difficultés rencontrées dans la détectabilité de chaque espèce sont clairement expliquées. Les répartitions géographique et temporelle des données sont finement analysées. L’origine du peuplement est discutée, curieusement sans aborder les fossiles. La modélisation et les patrons de la répartition des habitats sont analysés, complétés d’illustrations claires. Arrivent les monographies après leur présentation générale. Les amphibiens sont suivis par les reptiles, puis les espèces introduites et les observations anecdotiques (espèces observées sans que des populations soient installées). Chaque espèce est présentée sur quatre pages avec ses références bibliographiques abrégées (détaillées dans la bibliographie générale en fin d’ouvrage), une belle photographie, son nom scientifique français et son nom scientifique universel avec auteur(s) et année, son statut de protection (nationale, liste rouge UICN France puis Pays de la Loire, Znieff en Pays de la Loire et statut de priorité régionale) et son identité (famille d’appartenance, description sommaire et répartition mondiale). Pour chaque espèce, plusieurs paragraphes conséquents sont répartis dans trois thématiques : « Biologie et écologie », « Répartition, historique et tendances » puis « Menaces et mesures de conservation ». Un graphique des variations annuelles du nombre d’observations par tranche de 10 jours, une carte de répartition dans les cinq départements de la région avec un maillage de 5×5 km et plusieurs autres photographies de l’espèce (à des stades différents, par exemple têtard, pontes) ou de ses habitats complètent le tout. Notons qu’une vue générale de l’espèce n’est pas toujours fournie et qu’aucune clé ne permet l’identification sur le terrain. Les statuts juridique et UICN de chaque taxon et les responsabilités biologiques régionales sont discutés, avant d’aborder les menaces qui pèsent sur les animaux. Les stratégies mises en place pour leur préservation sont expliquées. Pour 34 taxons, des cartes indiquent la répartition communale dans la région. L’ensemble constitue un excellent travail, que je recommande vivement.