Une mobilisation sans cesse renouvelée
Chers lecteurs, chères lectrices du Courrier de la Nature, le président de la SNPN a fait l’honneur de demander à l’un des plus récents membres du Conseil d’administration de rédiger l’éditorial de ce numéro de la revue, je tiens à l’en remercier. Si je siège au Conseil de la SNPN depuis à peine un an, en revanche, comme responsable du Comité d’histoire ministériel, j’avais le plaisir de lire régulièrement la revue à laquelle vous êtes fidèles depuis de nombreuses années. C’est cette lecture régulière qui nous permet, à chaque fois, d’apprécier la richesse de son contenu, la pertinence de ses analyses, la diversité de ses approches. Nous, les lecteurs et lectrices, apprenons toujours davantage, partageons des passions, nous remotivons dans nos actions militantes individuelles ou collectives. Comme c’est souvent le cas, les sujets abordés ne se cantonnent pas à l’hexagone. Ce numéro vous fera cette fois voyager à la rencontre des tourbières en Guadeloupe ainsi qu’en Afrique du Nord et en Afrique de l’Est…
Néanmoins, et en tant qu’historien je ne peux que m’en réjouir, la revue ne néglige pas les héritages du passé. Vous y découvrirez l’origine et ce que sont les Réserves de biosphère créées par l’Unesco. Par ailleurs, la thématique principale de ce numéro, consacrée à la commémoration du premier Congrès international de protection de la nature de 1923, rejoint l’histoire de la protection de la nature et celle de la SNPN. Un colloque organisé en septembre prochain par la SNPN et l’Association pour l’histoire de la protection de la nature et de l’environnement (AHPNE) pour célébrer le centenaire de ce congrès est présenté plus loin dans ce numéro par notre président, Rémi Luglia, et par Henri Jaffeux, ancien président de l’AHPNE.
Comme souvent aussi, la revue montre comment la SNPN, avec de nombreux autres acteurs de la protection de la nature et de la biodiversité, essaie, depuis longtemps, d’agir pour influencer les décisions publiques sur la nature. C’est un devoir de vigilance constant, un effort de conviction inlassable, qui nécessitent, face à des vents parfois contraires, la mobilisation sans cesse renouvelée de coalitions ou d’alliances, selon le vocabulaire utilisé pour la participation de la société civile aux grandes négociations multilatérales. Au moment où je rédige cet éditorial, la tension politique règne au Parlement européen, un an avant les élections, au sujet du projet de texte communautaire sur la restauration de la nature. Cela montre bien que rien n’est jamais acquis pour concrétiser des engagements globaux pris par les États. Où allons-nous un siècle après ce premier congrès ?
Patrick Février, administrateur de la SNPN, président de l’AHPNE
Actualités :
Savez-vous à qui profite les aires protégées ? Réserves naturelles de France a développé une méthodologie pour estimer la valeur économique des services rendus et des bénéfices apportés par les espaces naturels protégés à leur territoire. Vous le découvrirez dans ce nouveau numéro du Courrier de la Nature. Puis nous vous proposons plusieurs voyages, tout d’abord à la rencontre de ce que sont les Réserves de biosphère. Savez-vous qu’elles sont des lieux où les humains vivent en harmonie avec la nature ? Puis partez découvrir les tourbières de Guadeloupe dont la préservation est primordiale. Nous vous emmenons également au Maroc pour vous dévoiler l’envers du décor des charmeurs de serpents et en quoi cela menace différentes espèces. Enfin le Courrier de la Nature a interviewé deux photographes engagés dans la sensibilisation à la protection du lien entre l’humain et la nature, et propose un témoignage sur les pratiques culturelles originales d’un peuple nomade vivant en Éthiopie : les Suris.