Le Courrier de la Nature n°308 janvier-février 2018
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Rénovation et projets
L’année 2018 sera particulièrement importante pour la SNPN car, avec le soutien unanime du Conseil d’administration, j’ai décidé de relancer et d’actualiser son projet associatif.
Fondé sur une identité historique de société savante qui applique ses travaux à la protection de la nature, il a pour objectif de faire évoluer la SNPN pour lui permettre de s’adapter aux enjeux du temps présent.
Forte de son histoire, de ses réalisations, de sa réputation, la SNPN doit gagner en énergie et en efficacité pour porter avec une vigueur renouvelée ses valeurs et ses missions, qui peuvent se décliner en trois verbes d’action : libérer la nature des contraintes anthropiques, qui l’empêchent d’exprimer ses potentialités ; anticiper les évolutions de l’environnement et des sociétés, afin de quitter la défensive pour devenir proactif ; faire cohabiter les hommes et la nature, avec des bénéfices mutuels et réciproques.
Pour accomplir ces objectifs, la SNPN entend développer ses six moyens d’action : étudier les écosystèmes ; gérer des espaces naturels ; sensibiliser et convaincre ; conseiller les pouvoirs publics ; participer aux grands débats et influencer la décision publique.
La structure associative doit être revue, son fonctionnement modernisé, sa communication développée, de nouveaux projets initiés. Parce que l’urgence écologique ne permet pas d’attendre, cinq initiatives ont déjà été lancées : rénover l’accueil de la Réserve de Camargue, sanctuariser une sapinière exceptionnelle et en faire un observatoire forestier du changement climatique, concrétiser la préservation du sonneur à ventre jaune en Île-de-France, anticiper et accompagner le retour du castor sur l’Essonne, refonder le modèle éditorial de notre publication historique La Terre et la Vie. Revue d’écologie.
Tout cela ne peut se réaliser sans le soutien des adhérents, des sympathisants et des bénévoles, et je souhaite – première proposition – que leur implication devienne un axe essentiel d’un projet associatif rénové, élargi, à la fois plus ambitieux et plus concret. Les adhérents seront prochainement consultés afin d’être pleinement associés à cette rénovation. Ils statueront lors de l’assemblée générale du 9 juin 2018 sur le projet qui leur sera alors soumis, et qui deviendra la feuille de route de la SNPN jusqu’en 2020.
Je souhaite à tous les amoureux de la nature et à tous les amis de la SNPN une belle année 2018, que je promets active !
Rémi Luglia, président de la SNPN
Courrier des lecteurs
Dans les actualités :
En ce début d’année, penchons-nous lors de la Journée mondiale des zones humides sur les atouts de ces milieux qui montrent que la nature n’est pas incompatible avec la ville. Et comment mieux éduquer à la nécessité de protéger cette nature qu’en l’étudiant ? C’est ce que propose le Réseau apiformes, qui forme les élèves des lycées agricoles à la reconnaissance et l’accueil des abeilles. Les bonnes résolutions portent leurs fruits : depuis désormais plus de 90 ans, la Réserve naturelle nationale de Camargue associe préservation et étude de la nature, grâce à la bonne volonté et l’énergie de ses acteurs. De la volonté, il en faudra également pour parvenir à réduire la menace causée par la pollution sonore dans les océans, notamment en mobilisant les industriels de la mer comme le fait le fonds IFAW. Unir les bonnes volontés pour préserver la biodiversité, c’est également ce que réalise l’Unité mixte de service 2006 Patrimoine naturel grâce à des partenariats entre acteurs publics et privés. Comme on le voit, les bonnes résolutions sont là… il est plus que temps de les mettre en œuvre !
Vie de la SNPN
– Le sonneur à ventre jaune, un amphibien suivi par la SNPN
– Les réserves nationales gérées par la SNPN
– Les gobies, des poissons envahisseurs dans le Rhin, par Olivier Schlumberger, Cybil Stanentzel et Jean-Nicolas Beisel
Les invasions d’organismes exotiques sont perçues à la fois comme la cause et la conséquence de la dégradation des milieux d’eau douce. Le Rhin, intensivement utilisé comme voie de navigation fluviale vers l’Europe centrale, a permis la progression de nombreuses espèces aquatiques. C’est par ces voies que sont arrivés des gobies, poissons qui suscitent une attention particulière en raison de leur surabondance actuelle et de leur comportement au sein de sites en cours de restauration et des réserves naturelles le long du Rhin franco-allemand. Les études que nous réalisons permettent de mieux connaître le cycle de vie et l’écologie de ces espèces et d’évaluer plus précisément leur impact potentiel.
– Des cendres à la vie, retour de la biodiversité après un incendie de forêt en montage, par Claude Remy
L’un des plus grands incendies de forêt du département des Hautes-Alpes a eu lieu en juillet 2003, essentiellement sur la commune de l’Argentière-la-Bessée. Peu d’études ayant été faites sur la recolonisation de la biodiversité après un incendie en montagne, l’association Arnica Montanaa décide début 2004 de suivre la recolonisation végétale et animale. L’étude se poursuit actuellement.
Le bois mort : un milieu bien vivant à reconsidérer par Alexandre Corbeau
L’art et la nature selon… Julie Alice Chappell
Bibliographie
Rendez-vous nature de la SNPN
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