Les eaux libres de la zone centrale

Le centre du lac appelé localement le « large » forme un plan d’eau de 800 hectares très peu végétalisé. Cette zone tend à s’agrandir depuis quelques années du fait notamment de la régression des herbiers de nénuphars. 

Les plantes aquatiques (Potamots, Myriophylles, Characées, Naïades, Typhas…) largement répandues autrefois ont quasiment disparu. Seules subsistent quelques petites stations de Joncs des tonneliers Scirpus lacustris dans le secteur est sur des sols plutôt sableux. Ils subissent cependant actuellement une forte pression de prédation de la part des ragondins. 

Cette dégradation de la végétation est la conséquence d’une eutrophisation du milieu. Depuis les années 60/70, le lac reçoit de eaux excessivement chargées en nutriments azotés (sous forme de nitrates) et phosphatés issus de nos systèmes d’exploitation agricoles intensifs et des systèmes d’épuration des eaux usées. Ces nutriments provoquent des développements excessifs d’algues microscopiques (phytoplancton et cyanobactéries) qui troublent et colorent la colonne d’eau, empêchant le développement d’autres végétaux alors privés de lumière.

Le lac de Grand-lieu abrite toute fois une diversité exceptionnelle en plancton animal et végétal. Lors de travaux de recherche en 2019 / 2020, l’Université de Rennes a mis en évidence la juxtaposition de plusieurs masses d’eau au sein du lac, liées à la présence des herbiers de nénuphars. Ces masses sont autant de milieux aux conditions de vies (température, pH, luminosité…) différentes à l’origine d’une diversité exceptionnelle en plancton (391 espèces de microalgues et cyanobactéries ont été inventoriés).

Des cyanobactéries (algues potentiellement toxiques) tapissent depuis les années 80/90 la surface de l’eau d’un voile vert. Elles apparaissent selon les années déjà dès le mois de mars et peuvent persister jusqu’en novembre. Leur activité biologique et leur croissance va dépendre de la température, l’éclairement, la concentration en sels nutritifs..