Des zones humides pour les villes de demain
Comme chaque année, la Société nationale de protection de la nature anime avec ses partenaires la Journée mondiale des zones humides.
L’édition 2018 de cette évènement est consacrée à la nécessité, vitale, d’intégrer les milieux humides dans les villes et leur développement.
En effet, à l’heure où près de quatre français sur cinq vivent en ville, les villes doivent faire face à de multiples enjeux : l’adaptation au changement climatique, la lutte contre le mal-être urbain, la préservation de la nature en ville, le développement de l’économie locale ou encore la qualité des eaux, potables comme de baignade, et bien d’autres, le tout en préservant ses ressources naturelles.
Et ce, alors que depuis 2006 l’équivalent d’un département d’espace rural (490 000 ha) a été artificialisé, dont les deux tiers au profit des espaces urbains, faisant de l’urbanisme et des infrastructures la première cause de disparition et de dégradation des zones humides en France.
Pourtant, les zones humides sont de véritables atouts pour la ville. Et certaines villes ont bien compris qu’il est possible de conjuguer harmonieusement leur développement et ces espaces précieux en s’appuyant sur leur préservation pour améliorer son développement, favoriser la biodiversité du territoire et améliorer le cadre de vie des habitants.
Par exemple, les zones humides sont des amortisseurs du changement climatique et de ses effets, en particulier au sein des villes. Ces milieux renforcent ainsi la capacité des territoires et des populations à récupérer un fonctionnement normal après une perturbation importante, comme une inondation ou une canicule. Ce sont donc de véritables infrastructures naturelles du développement des villes.
En effet, en amont des villes et autour des berges, les mares, marais, tourbières, ripisylves, etc. agissent comme des zones tampons et des éponges en freinant et absorbant l’eau, réduisant les crues et les inondations. D’un autre côté, l’été, lors des canicules, les milieux humides urbains contribuent au rafraîchissement de l’air en conjuguant le meilleur des effets des espaces verts (milieux terrestres) et des espaces bleus (milieux aquatiques).
Les marais littoraux, les tourbières et, outremer, les mangroves périurbaines stockent le carbone atmosphérique bien plus efficacement que les forêts, empêchant de grandes quantités de CO2 de rejoindre les gaz à effet de serre de l’atmosphère. Un atout certain quand l’on sait que 70 % des émissions de gaz à effet de serre sont le fait des villes et que certaines d’entre-elles se sont engagées à réduire d’au moins 40 % leurs émissions d’ici 2030.
Les milieux humides en ville sont aussi des espaces importants pour accueillir une flore et une faune riche, des milieux terrestres comme aquatiques, permettant à la nature de pénétrer, se maintenir en ville et de la traverser.
La présence de cette nature et la fraîcheur apportée sont fortement liées 4 avec l’élaboration d’un bien-être psychologique et d’une meilleure santé pour ceux qui y flânent, y jouent, viennent y discuter ou faire de l’exercice physique, ou tout simplement qui regardent ces milieux depuis leurs fenêtres.
Ces milieux ont par ailleurs la remarquable capacité de filtrer et de dépolluer les eaux, contribuant ainsi au renouveau des baignades urbaines. Et ce n’est pas anodin à l’heure de la préparation des Jeux olympiques de 2024.
Tout ceci commence à être reconnu et fait que les zones humides sont également créatrices de richesse. Leur présence dans une ville, ou tout simplement la vue sur celles-ci, augmentent ainsi la valeur immobilière et locative des logements à proximité.
Plus de détails et d’exemples dans le dossier de presse réalisé par la SNPN. Retrouvez aussi tout le programme national des animations en ligne.
Photo : Parc du Chemin-de-l’Île à Naterre. CC by Ariel_Kogan